[TEST] Persona 5 Tactica

Persona 5 Tactica est un spin-off de Persona 5, le 5ᵉ opus d’une série phare d’Atlus. Après Persona 5 Royal, une version plus complète du jeu initial, Persona 5 Strikers un spin-off aux airs de musô, il était tout naturel d’enchaîner avec la prochaine lettre de l’alphabet. Tactica annonce d’office l’aspect tactique du soft.

Clairement, l’annonce de ce titre était surprenante. Là où tous attendent avec impatience Persona 6, Atlus semble déterminé à continuer la route le plus longtemps possible avec les Voleurs Fantômes. On le voit notamment avec les multiples collab réalisées dans des gacha, les goodies à foison ou même encore avec l’épisode mobile Persona 5 : The Phantom X uniquement disponible en Chine (ou par d’autres biais détournés). Et alors que le remake Persona 3 Reload arrive le 2 février 2024, c’est une version beaucoup plus cartoonesque des Voleurs Fantômes qu’on découvre aujourd’hui.

Concernant le placement de l’aventure dans la timeline globale de l’histoire de Persona 5, Tactica se situe avant la fin du jeu original. Les éléments des dialogues permettent cette hypothèse. Ce qui est certain, c’est que le jeu se déroule avant Persona 5 Strikers qui se place après les événements du jeu principal.

Alors qu’ils se reposent tranquillement au café Leblanc, Joker et compagnie se retrouvent happés dans un univers parallèle. Attaqués dès leur arrivée et mis à mal par l’antagoniste Marie (à ne pas confondre avec Marie de Persona 4 Golden), les Voleurs Fantômes sont sauvés in extremis par Erina, la leader de la Rébellion. Ensemble, ils vont combattre la tyrannie de la monarque qui domine le royaume en dirigeant une armée de fanatiques. Assez tôt, ils feront également la connaissance de Kasukabe Toshiro, un politicien amnésique enfermé dans les geôles de Marie.

Persona 5 Tactica se découpe sous forme de missions. Ces dernières s’enchainent à la suite et sont parfois entrecoupées de scènes de dialogues ou d’un retour à la base (qui ressemble comme deux gouttes d’eau au café Leblanc du monde réel) pour faire progresser le scénario. Les combats se déroulent sur de petites cartes, avec des escouades de trois personnages. Votre but varie d’une mission à l’autre. Néanmoins, on retrouve majoritairement des objectifs simples tels que « Vaincre tous les ennemis » ou bien atteindre la sortie avec tous les membres de l’équipe. Là où réside la difficulté, c’est dans les objectifs bonus, appelés primes. Chaque carte dispose de trois primes, et réaliser ces dernières permet d’obtenir des récompenses supplémentaires. Il s’agira la majorité du temps de terminer la carte en X tours sans KO, ce qui nécessite une grande optimisation des actions.

Revenons d’ailleurs au déroulé d’une bataille. Les équipes agissent chacune à leur tour, d’abord le joueur, puis les ennemis. Pendant votre tour, vous pouvez déplacer votre voleur fantôme de manière libre, mais avec comme limite un certain nombre de cases en fonction de l’ennemi. La notion la plus importante à prendre en compte est la couverture. En s’arrêtant à côté d’une caisse, d’un mur, le personnage (ou l’ennemi) est considéré comme étant à couvert, recevant ainsi moins ou pas de dégâts lorsqu’il se fait attaquer.

Par contre, si jamais un personnage termine son tour sans couverture, le fait de l’attaquer offre un « 1 more » (un coup critique) à l’attaquant, tout en mettant au sol la victime qui recevra des dégâts supplémentaires. Les joueurs de Persona seront familiers avec ce concept qui permet ici de rejouer avec celui ou celle qui vient d’agir. Ainsi, il sera possible sur certaines cartes de parcourir d’énormes distances, juste en enchainant les « 1 more » avec un seul personnage. Ce bonus n’est pas anodin, car c’est autour de lui que s’articulent les stratégies.
En effet, l’autre effet bénéfique du « 1 more », c’est qu’à partir du moment où un ennemi est à terre, vos personnages peuvent déclencher une « Triple menace ». Entendez par là une grosse attaque qui touchera tous les ennemis qui se trouveront dans le triangle que forme équipe.

En guise d’arsenal, vos personnages disposent d’armes à feu, d’attaques au corps à corps, mais également de Personas. Les Persona, ce sont des entités qui font partie d’eux et qui permettent de lancer des magies offensives, de soutien ou d’offrir des bonus ou des malus. Cela peut paraitre maigre, mais le gameplay fourmille de nombreuses autres règles qui viennent dynamiser les affrontements. Par exemple, chaque personnage dispose d’une charge, un effet bonus qui s’active si au tour d’avant aucune action n’a été réalisée. Morgana se déplacera d’une case plus loin tandis qu’Erina aura la possibilité de déclencher les « 1 more » même si les ennemis sont à couvert, un véritable must pour prendre l’avantage sur le terrain.

On fait une pause-café ?

Très régulièrement, le groupe doit retourner au café Leblanc, leur base d’opération. D’ici, il est possible de gérer tous les aspects de la personnalisation de vos personnages, à commencer par la boutique qui permet d’acheter les armes. De fortement notable, nous pouvons également citer l’arbre de compétences dont disposent tous les protagonistes. Ce dernier se présente sous forme de nœuds à débloquer en utilisant des points en augmentant le niveau global des Voleurs fantômes. Chose d’ailleurs appréciable, le niveau est global au groupe, donc il n’y a aucunement besoin de faire du level up pour faire progresser des personnages retardataires. Ce qui est cependant regrettable, c’est que les arbres se ressemblent un peu tous si bien qu’il est possible d’utiliser un peu n’importe qui pour terminer les niveaux sans trop de difficultés.

Autre point de personnalisation, les Persona. Nous avons le plaisir de retrouver Lavenza dans le rôle d’hôte de la Velvet Room. Dans Persona 5 Tactica, il est possible d’équiper des Persona secondaires à tous (sauf Erina). Malheureusement, le système est très quelque peu simpliste. Les Persona invoquées dans la Velvet Room ne disposent que de deux emplacements de compétences, ce qui réduit considérablement les possibilités de build. Et pourquoi avoir mis l’option de revente d’armes dans cette pièce plutôt que dans le menu de la boutique ? La question restera sans réponse.
Le café, c’est également l’occasion de discuter avec vos alliés des événements (tout en gagnant des points à utiliser dans l’arbre de compétences) ou encore d’obtenir des missions secondaires offrant des récompenses juteuses.

Persona 5 Tactica, la bonne tactique pour Atlus ?

Qu’on se le dise immédiatement : Persona 5 Tactica est un titre qui dispose de nombreuses qualités. Le gameplay est intéressant, proposant de nombreuses mécaniques à prendre en compte lors des affrontements. On retournera vite faire les anciennes missions pour obtenir la totalité des primes en tirant profit un maximum des outils à disposition. Malgré tout, on regrette un sentiment de survol, l’impression qu’il aurait pu être encore meilleur avec une personnalisation plus poussée et des personnages vraiment distincts en termes de rôles. L’alchimie entre les personnages de l’équipe fait par contre toujours mouche, certains dialogues sont très amusants. Les nouveaux venus Erina et Toshiro y sont grandement pour quelque chose étant donné qu’ils sont liés à l’intrigue. Persona 5 Tactica peut d’ailleurs être mis dans les mains d’un néophyte, mais ce dernier ne saisira pas la moitié des références, c’est pourquoi nous déconseillons de commencer la série par cet opus. Cette version chibi des Voleurs Fantômes aura pour mérite de faire patienter les joueurs, d’ici à ce qu’il y ait des nouvelles d’un Persona 6 fermement attendu.