Sonic Frontiers Switch - Cover

[TEST] Sonic Frontiers, cours petit hérisson, cours !

Avec l’augmentation de la puissance de nos consoles et PC, les développeurs sont de moins en moins à l’étroit. Ils en profitent également pour laisser libre cours à leurs envies et idées les plus folles. Après la 2D est donc arrivée la 3D et, maintenant, la mode est aux mondes ouverts. Il nous y est permis de se déplacer comme bon nous semble, sans limites ou presque. Les grandes licences du jeu vidéo sautent donc le pas les unes après les autres. La Sonic Team, désireuse de se renouveler, a, elle aussi, décidé de briser les barrières de la 2D et ainsi d’offrir au plus connu des hérissons une aire de jeu taillée sur mesure. Après une communication savamment orchestrée par petites touches et une sortie multisupports, il est temps de voir si la version Switch de Sonic Frontiers tient la route.

Jeu : Sonic Frontiers Genre : Action, Plateformes Studio : Sonic Team Editeur : SEGA Date de sortie : 08 novembre 2022 Plateformes : PC Windows/Mac, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch PEGI 7 Prix conseillé : 59,99€ solo Testé sur : Nintendo Switch

L’introduction nous place en présence de Sonic, Amy et Tails tous trois à bord du Tornado, l’avion conduit d’une main de maître par le petit renard. Les trois amis sont en route pour Starfall Islands pour tenter de comprendre pourquoi les Chaos Emerald y sont entrées en résonance. Cette activité anormale pourrait être provoquée par le machiavélique Eggman que l’on voit en train de connecter une I.A. prénommée Sage à un étrange dispositif. Comme nous pouvons nous en douter, tout ne se passe pas comme prévu et cette tentative va se solder par une explosion électromagnétique. L’avion de nos héros prend l’impact de plein fouet et Sonic parvient à échapper à la disparition du véhicule et de ses amis… Notre hérisson se retrouve donc seul sur Starfall Islands où il va devoir tenter de comprendre ce qu’il s’y est passé. Pourquoi ses amis sont emprisonnés dans ce qui s’apparente à un cyberespace, qui est cette « petite fille » prénommée Sage et pourquoi des titans sont apparus sur les îles ! Vaste programme en perspective.

Un Cyberespace à la bonne saveur d’Antan


Une fois n’est pas coutume, nous allons tout d’abord nous attarder sur l’aspect visuel du titre. En effet, les différentes présentations, bien qu’alléchantes, ont surtout mis en avant la relative faiblesse de la partie graphique. De plus, si l’on considère que le hardware de la Switch est loin de la puissance développée par des consoles ou PC plus récents, il est normal d’avoir quelques craintes en amont.

Le jeu s’ouvre sur un niveau du cyberespace. Il s’inspire des origines classiques des jeux Sonic (Green Hill). On s’y déplace à toute vitesse, principalement en 2 Dimensions, dans un niveau réalisé en 3D. C’est fluide, rapide, avec des couleurs chatoyantes et un level design très agréable. On oublie directement toutes les appréhensions qui étaient les nôtres au lancement du jeu et on se délecte de l’instant. Une fois le niveau bouclé, on est directement renvoyé sur Starfall Islands. Il faut maintenant tenter de comprendre ce qu’il s’est passé lors de la cinématique d’introduction.

Et c’est là que toutes les rumeurs entendues précédemment prennent corps ! Ne tournons pas autour du pot plus longtemps, l’open world proposé par Sonic Frontiers n’est pas particulièrement beau. Les textures sont globalement fades et floues, la topographie est minimaliste avec une géométrie des différents éléments allant au plus simple et des éléments décoratifs aux abonnés absents. Enfin, sur ce dernier point, je mens un peu puisqu’ils sont bien présents, mais souffrent d’un clipping ultra-prononcé. En effet, les brins d’herbes par exemple ne vont apparaître qu’à quelques mètres de notre héros. C’est dommage, puisque l’on sait pertinemment que la Switch est capable de mieux. Mais cela passe forcément par un peu plus d’optimisation. Par exemple, le rendu aurait été bien plus agréable sans l’apparition de ces quelques brins d’herbes épars, mais avec une jolie texture de sol. La Sonic Team n’avait peut-être pas envie de rater les fêtes de fin d’année.

Mais je tenais à rassurer directement les lecteurs : derrière cette apparence datée, se cache une proposition intéressante. Si les graphismes représentent une part non négligeable d’un jeu vidéo, on sait que cela ne fait pas tout. Le retour en force du pixel en est un bon exemple. Dès que l’on effleure le stick, Sonic réagit directement et commence sa course effrénée et enfile les kilomètres. Le titre tient parfaitement les 30 FPS aussi bien en mode portable (en 480p) que sur téléviseur (en 720p). On saute, bondit, glisse ou enclenche la super vitesse sans ressentir la moindre chute de framerate. C’est un sans-faute de ce côté et on en attendait pas moins quand la caractéristique principale du héros est une super vitesse ! Et à dire vrai, cette sensation grisante de vitesse permet d’effacer une partie de la frustration ressentie à la vue de la partie graphique de l’open world. Je ne m’attarderai pas outre mesure sur le chara design. Ce dernier est très agréable et il n’y a pas eu de concession de faite sur ce sujet. Les protagonistes bénéficient donc tous d’une réalisation soignée très cartoon qui ne dénote pas de l’ensemble.


De l’exploration à toute vitesse


Le gameplay de Sonic Frontiers se veut particulièrement riche. Nous avons d’un côté le volet exploration, où nous allons découvrir le monde qui nous entoure. Bien que catégorisé comme “open world” nous allons explorer en tout 5 îles, chacune possédant son propre biome. Elles sont toutes suffisamment grandes (hormis la dernière servant de chapitre final) pour ne pas en faire le tour en une poignée de secondes et offrent leurs lot de défis, énigmes et monstres à combattre. Si Sonic peut tout simplement courir à en perdre haleine, de nombreux jumpeurs, plateformes, boosters et rails sont disséminés un peu partout. Respectant ainsi les codes de la franchise, on prend plaisir à les découvrir et à les utiliser afin d’atteindre de nouveaux endroits. Au-delà de l’aspect touristique de la chose, cela permet surtout de faire le plein d’objets à collecter.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont légion ! Nous allons bien entendu avoir les anneaux servant comme toujours de PV à notre héros. Nous aurons également des graines de puissance et de défense qui serviront (attention suspens intense) à augmenter l’attaque et la défense de Sonic. Sa vitesse et la quantité d’anneaux transportables pourront, eux aussi, être agrandis, mais il faudra pour cela retrouver des “Kocos” perdus un peu partout. Ceux-ci sont des petits êtres inoffensifs et bien mystérieux. Vous en apprendrez un peu plus sur ceux-ci et sur l’histoire en général au fur et à mesure et en débloquant les dialogues avec vos amis coincés dans le cyberespace. Pour ce faire, vous devrez avoir suffisamment de fragments de souvenirs en votre possession. Ces fragments sont disséminés sur la carte et nécessitent soit de résoudre un petit casse-tête, soit de réussir à les atteindre via le système de plateformes et rails. Vous pensiez en avoir fini ? Et bien non ! Citons les jetons de pêche qui vous autoriseront à… pêcher… via une zone dédiée sur chacune des îles. Vous y retrouvez Big the Cat dans un mini jeu agréable et pas prise de tête. En échange des poissons ainsi attrapés, vous pourrez acheter les récompenses déjà citées au-dessus et, pourquoi pas, ramener au bout de votre ligne quelques surprises. C’est un moyen d’aller un peu plus vite et d’aider les plus jeunes qui auraient quelques difficultés à les acquérir.

Sept Chaos Emerald pour un Super Sonic


Voilà déjà de quoi nous occuper un bon moment ! Mais il manque encore le principal : les Chaos Emerald. Au nombre de 7 par île, elles sont scellées sur des autels. Ils nécessitent un certain nombre de clefs pour être déverrouillés. Ces clefs sont à récupérer dans les niveaux du cyberespace en remplissant des objectifs (de temps, nombre de pièces, étoiles roses…). Ils apportent un vent de fraîcheur lors de notre quête, sont fun et rapides. On se surprend même à les recommencer jusqu’à avoir validé tous les objectifs.

Tous ces collectibles, ainsi que la possibilité d’améliorer ses caractéristiques, donnent un petit côté RPG au titre. Cet aspect se voit même renforcé par le déblocage de compétences. En effet, lors de son aventure, Sonic va accumuler de l’expérience et donc des points de compétences qu’il pourra réinvestir. Cela va lui permettre d’étoffer son panel de coups et d’actions disponibles lors des combats.

Car oui, qui dit open world, dit ennemis répartis sur la carte et qui n’auront qu’un seul objectif : se débarrasser de notre hérisson préféré. Alors que nous aurions pu craindre une trop grande profusion d’adversaires, ce qui aurait eu pour conséquence de couper trop souvent nos phases d’explorations, les développeurs ont préféré la qualité à la quantité. Nous avons donc des ennemis assez massifs, visibles de loin et qui ont chacun leur propre façon d’être battus. Ces combats sont agréables et se finissent assez vite. Il faudra également s’accommoder de mini-boss et boss. Afin de respecter la hiérarchie, chaque type est de plus en plus gros jusqu’à atteindre des sommets… et ce n’est pas une image ! Ils sont tellement grands que Sonic devra utiliser sa vitesse dans le but de les escalader pour pouvoir frapper leurs points faibles. Le point d’orgue viendra bien sûr avec le Titan de chaque île. Accessible après avoir acquis les 7 gemmes et s’être donc transformé en Super Sonic, il faudra en comprendre les attaques puis les contrer afin de le défaire.

Un gameplay aussi simple qu’efficace


Le maniement de notre héros est très simple : B pour sauter, A pour glisser ou écraser sa cible en aérien, Y pour attaquer, X pour déclencher la course-boucle, L et R pour des esquives latérales, ZR pour le boost et ZL pour certaines capacités spéciales. À cela, il faudra ajouter un système de combos et d’enchaînements qui vont s’étoffer au fur et à mesure du gain en expérience et donc du déblocage de compétences. De façon très intelligente, la Sonic Team a inclus le tutoriel aux écrans de chargement. Bien que ces derniers soient de durée très limitée, le jeu nous propose ainsi de réviser les différents mouvements ou attaques à notre disposition avec des mini-challenges chronométrés. On garde ainsi toujours en tête les possibilités tactiques qui seront principalement mises à l’épreuve face aux boss.

Point particulièrement appréciable : l’auto-lock. Lors de nos courses folles à travers la carte, soit à pied, sur des rails ou lors de sessions aériennes via les bumpers, nous avons un indicateur visuel de lock sur la cible la plus proche. Une simple pression sur le bouton fait bondir Sonic dans sa direction afin de poursuivre la route. Cela dynamise encore plus le rendu à l’écran tout en nous rendant acteur. Et n’allez pas croire que c’est du tout cuit, la fenêtre de tir étant parfois très réduite, il faudra avoir de bons réflexes. En cas de raté, il n’y a pas lieu de s’inquiéter puisque cela ne donnera jamais de game over directement. Cet auto-lock sera également de la partie face aux ennemis. Il conviendra d’arriver à proximité du point à cibler et une fois la cible détectée, cela permettra à Sonic de se positionner convenablement pour asséner quelques combos bien sentis.

Côté durée de vie, comptez une vingtaine d’heures pour voir défiler les crédits. Ce curseur sera à ajuster en fonction de votre capacité à flâner. Il y a beaucoup de choses à faire et à trouver. Par exemple, la découverte de la carte ne se fait pas en parcourant les terres dans tous les sens. En effet, il faudra résoudre des mini énigmes ou atteindre certains points pour en découvrir quelques cases. Si ce parti pris peut dérouter un peu au début, cela change un peu des traditionnelles tours à atteindre et à gravir. On se prend très vite au jeu et il devient difficile d’arrêter avant d’avoir trouvé comment découvrir ces trois petites cases rebelles… De plus, au fur et à mesure de notre progression, de nouveaux rails vont apparaître permettant de se déplacer d’un bout à l’autre des îles plus rapidement ou donnant accès à d’autres secrets…


Dernier point à voir : la partie audio. Celle-ci est tout simplement incroyable avec un rythme qui s’adapte aux actions de notre héros. La musique sera ainsi plutôt douce et tranquille lors de nos phases d’explorations pour s’accélérer pendant les combats et devenir épique lors des affrontements avec les titans, renforçant le rythme endiablé de ces moments-là. Si Sonic Frontiers profite d’un doublage audio en français (ce qui est loin d’être un standard) on regrettera un peu sa qualité. On a un peu de mal à ressentir l’émotion lors des dialogues et je conseillerais de passer sur le japonais pour ceux qui n’y sont pas allergiques. Pas d’inquiétude à avoir, car l’intégralité est sous-titrée.

Conclusion

Avec Sonic Frontiers, la Sonic Team nous livre une version revisitée de sa licence phare. Si l’aspect graphique apparaît comme daté avec des textures fades, une géométrie simplifiée et un clipping omniprésent, le gameplay est particulièrement riche et la fluidité à toute épreuve. Le nombre de choses à faire et trouver est important, ne nous laissant jamais de répit avec une part de combats très bien dosée. Les niveaux classiques sont, quant à eux, de petits bijoux et rappelleront aux plus anciens les sensations des premiers Sonic. Le jeu n’est pas spécialement punitif, permettant ainsi aux débutants de l’apprécier. Dommage que les finitions ne soient pas au rendez-vous, car sinon Sonic Frontiers aurait pu décrocher une encore meilleure note !

Graphismes
6
Bande-Son
7
Gameplay
8
Scénario
6.5
Durée de Vie
7.5
Alors ton avis ?1 Note
8.2
Les +
Une fluidité exemplaire
Des niveaux classiques réussis
Il y a toujours quelque chose à faire
Le système de découverte de la carte
Des combats rythmés et originaux
La bande son énergique à souhait
Les -
Une partie graphique en dessous des standards
On aurait aimé un peu plus de vie sur les îles
Une VF trop monotone
7