Final Fantasy VII Rebirth est sans conteste le titre le plus attendu de ce début d’année 2024. En production depuis 2019, cette deuxième partie de la réinterprétation du jeu de 1997 fait suite au Final Fantasy VII Remake de 2020. Acclamé pour son esthétique réussie et son chara-design impeccable, ce titre réalisé avec passion a considérablement enrichi l’expérience de Midgar. Avec une mise en scène impressionnante, mêlant fan service et éléments surprenants, il a mis en avant la présence charismatique de Séphiroth, bien que les réactions des fans les plus fervents aient été mitigées. Malgré certaines déceptions liées à la fin de jeu, il était évident que le titre gardait de nombreuses cartes en réserve pour sa suite. Après la sortie d’une démo jouable, certaines interrogations, notamment concernant les aspects techniques, demeuraient en suspens. Il est enfin temps pour nous de vous livrer notre verdict.
Évoquer l’intrigue de Final Fantasy VII Rebirth sans en révéler trop est un véritable défi. La conclusion du Remake a ouvert de nombreuses possibilités, allant d’une adaptation fidèle à une réécriture complète de l’histoire bien connue des fans. Se plonger dans Rebirth, c’est s’aventurer dans l’inconnu, même pour ceux qui connaissent chaque détail du Final Fantasy VII original. Un bon point donc !
L’histoire commence là où Remake s’est arrêté. Nos héros sont sortis de la ville de Midgar et on commence avec Cloud qui raconte au groupe comment Séphiroth est passé de héros à ennemi public numéro 1.
Le jeu manipule habilement les attentes des fans, les tenant en haleine alors que le scénario prend des chemins parfois imprévisibles, permettant aux nouveaux venus de faire une découverte totale. L’équilibre entre ces deux publics est très bien géré dans Rebirth, qui reste fidèle à une grande partie de l’aventure originale tout en introduisant des nouveaux éléments de manière plus ou moins subtile. Toujours sans spoil, certains éléments sont réorganisés pour une meilleure fluidité, d’autres sont supprimés pour garder le rythme, tandis que certaines scènes clés sont amplifiées en émotions. Bien que quelques séquences supplémentaires puissent sembler superflues, l’équilibre général est mieux préservé que dans le Remake.
J’ai toutefois senti quelques longueurs dans une narration encore une fois très classique. (Cinématique, exploration, combats, cinématique, exploration, combats…).
Aucune surprise de ce côté-là, surtout si vous avez joué à FF7 Remake, FF7 Crisis Core, ou encore FF XVI.
Toutefois, cet opus, reste moins linéaire que son prédécesseur, Final Fantasy VII Rebirth offre une plus grande liberté au joueur dans la progression de l’histoire. Les moments de pause dans le récit dépendent surtout des choix du joueur, qui peut choisir d’explorer librement les environs ou de se concentrer sur la trame principale. Il est ainsi possible de contourner certaines zones, si l’on préfère suivre l’intrigue principale. Les réticents aux mondes ouverts seront rassurés de savoir qu’ils ne seront pas forcés de s’attarder dans ces régions, même si elles restent importantes dans cet opus.
Graphismes ou performance
On ne va pas s’attarder sur cette partie-là qui parle d’elle-même.
Comme pour Remake, de gros moyens ont été mis sur les graphismes. Que ce soit la modélisation des personnages, les décors ou les cinématiques, Square Enix souhaite confirmer au monde qu’il est encore le roi dans cette catégorie ! Attention toutefois, de la même manière que Final Fantasy XVI, on est émerveillé devant tout ce qui se passe au premier plan, mais on reste beaucoup plus dubitatif sur la qualité générale des textures ou des PNJ dit “secondaires ».
Les partitions d’Uematsu
Côté musique aussi, la qualité est au rendez-vous.
Les compositions d’Uematsu, nous font voyager, littéralement, à travers les vastes continents de Gaia. La musicalité s’adapte en fonction du lieu, et nous plonge dans une nostalgie sublimée. Mention spéciale au travail du duo Suzuki-Hamauzu qui a su remettre ces musiques au goût du jour en variant les instruments et la rythmique.
Un RPG aux multiples facettes
Un système de combat qui fonctionne
S’inspirant du précédent épisode, les combats apportent quelques nouveautés.
En effet, ils ont été légèrement revus pour être plus dynamiques.
Là où la réussite des combats dans Remake tenait surtout grâce aux dégâts cumulés par le trio sur le terrain, Rebirth fait parler les synergies d’équipe. On découvre des actions synchronisées, techniques spéciales indépendantes de l’ATB allant de la riposte au coup empêchant l’adversaire de répliquer. Un ajout appréciable sans pour autant peser considérablement dans la balance lors de la composition de son trio.
À noter que ces compétences s’acquièrent à travers un arbre de compétence, rappelant le sphérier de Final Fantasy X, mais en moins profond.
Si vous jouez en mode normal, voire difficile, les Boss demanderont d’appliquer des stratégies variées.
De la même manière, Final Fantasy 7 Remake, les combats prendront une autre direction en difficile, vous poussant à exploiter au maximum les possibilités du titre.
Vers de nouveaux horizons
Final Fantasy VII Rebirth marque l’arrivée des grands espaces. Et ce n’est pas plus mal, car dans le précédent épisode on a mangé des dédales de couloirs. L’aventure est rythmée par une structure qui se répète : d’abord, on arrive dans une nouvelle zone ouverte, on passe nos premières minutes à écouter les préoccupations des uns et des autres et nous voilà laissés libre de nos mouvements. En gros, on peut continuer l’intrigue principale, ou se rendre vers les innombrables points de repères sur la carte du monde. Une carte qui rappelle certains jeux remplis de marqueurs polluants. Oubliez l’aventure et le plaisir de la découverte fortuite, mais dites bonjour aux balades aux parcours maîtrisés se rapprochant plus d’une randonnée que d’une véritable aventure.
Un mode crafting
Extrêmement envahissant, un tout nouveau système de craft fait son apparition dans Final Fantasy 7 Rebirth! Après avoir looté tout un tas de ressources durant votre aventure, vous aurez rapidement la possibilité de fabriquer différents consommables, (protections et accessoires par exemple). Pratique pour économiser quelques Gils mais beaucoup plus important dans le mode difficile que vous débloquerez après avoir terminé le jeu.
Enquêtes annexes
Et pour finir, parlons des sujets qui fâchent. Sur la trentaine de quêtes annexes, beaucoup, voire toutes sont oubliables. (est-ce une surprise ?)
Le seul avantage, est qu’elles mettent en avant un personnage tout en nous proposant un nouveau système de gameplay. (jouer du piano, capture de mog, infiltration, chasse aux trésors…). Le problème étant que pour nombre d’entre eux, les contrôles sont légèrement bancals, dommage pour un jeu de cet acabit.
Un Final Fantasy sur son nuage ?
Comme son prédécesseur, Final Fantasy 7 Rebirth réussit à parler aux connaisseurs en les berçant dans une nostalgie améliorée, mais réussit aussi à proposer une expérience rythmée aux néophytes. Du côté des environnements traversés, attendez-vous dans ce Final Fantasy VII Rebirth à (re)visiter de nombreux lieux de transits de la map de 1997 répartis sur différentes régions. Des lieux marquants tels que Kalm, le Cosmo Canyon, Junon et l’inévitable parc d’attractions du Gold Saucer. Clairement, j’ai adoré parcourir les différentes villes et environnements du jeu.
Le gameplay est efficace et a le mérite d’apporter de réelles nouveautés par rapport à Remake. Avec son open world, ses combats maîtrisés et ses mini-jeux, on ne s’ennuie pas et on passe même du bon temps à creuser les affinités de nos personnages.
La narration classique fait le taff, mais n’est clairement pas digne d’un jeu avec autant de moyen, surtout avec certains passages qui traînent en longueur ou avec des transitions négligées.
Si vous avez aimé Final Fantasy VII Remake, vous allez adorer cette suite beaucoup plus complète.
Si vous êtes un fan du jeu original, vous êtes certainement déjà en possession de ce jeu