Remasterisé depuis sa sortie originale sur PS2™ et faisant ses débuts en Occident, Kamiwaza associe un jeu d’action furtive très marrant, basé sur le style à une histoire qui nous pousse à nous demander ce que l’on serait prêt·e à faire pour ceux qui nous sont chers.
Kamiwaza: Way of the Thief – L’honneur d’un voleur
Sommaire
Seuls les plus teigneux peuvent survivre dans les rues miteuses de Mikado. C’est la ville où se déroule l’histoire.
Lors du premier travail d’Ebizo dans une riche maison. Alors qu’il venait tout juste de rejoindre le gang des Silver Ravens, tout ne se déroule pas comme prévu.
Apprêté à écouter les conseils de son mentor Ainosuke, et qui vous sert par la même occasion de tuto, Ebizo tombe nez à nez avec une enfant du nom de Suzuna à moitié endormie et alertée par le bruit.
Ainosuke demande à Ebizo de ramener l’enfant dans la chambre principale. Mais un drame survient alors qu’il arrive aux portes de la chambre : Ebizo est témoin du meurtre de la famille de la petite.
Ce sont d’autres membres des Silver Ravens qui ont totalement bafoué les règles du clan.
Voler oui, mais tuer non !
Ainosuke ordonne alors à Ebizo de fuir avec la petite dans les bras pour la sauver.
L’histoire commence 10 ans plus tard, alors que nous voyons Suzuna plus âgée. De toutes évidences, Ebizo l’a recueilli chez lui pour ne pas abandonner la fille à son triste sort.
Elevée comme sa propre fille, Ebizo a totalement laissé tombé depuis ses habitudes (et ses aptitudes) de voleur pour vivre une vie honnête et rangée.
Seulement voilà, le sort s’acharne, Suzuna tombe gravement malade.
Ebizo ne pouvant pas payer les médicaments pour soigner sa fille, il est contraint de reprendre son activité de voleur pour pouvoir rassembler les fonds nécessaires.
Mais il jure, sur son honneur, de ne voler que pour le bien de Suzuna.
Kamiwaza: Way of the Thief – Occident me voilà !
Comme je le disais en début d’article, Kamiwaza: Way of the Thief est une version remastérisée du même titre sorti sur PS2 en 2006 uniquement sur le territoire japonais.
Longtemps oubliée par les titres purement japonais, l’Europe a enfin le droit de pouvoir jouer à des classiques du genre. Même si le titre n’est disponible qu’en anglais, on ne va pas se plaindre !
C’est cool, mais ça pique
Je ne vais pas vous mentir : lorsque j’ai commencé à jouer au jeu, j’ai un peu déchanté… les graphismes sont clairement datés. Lorsqu’on sait que le titre est sorti en 2006, on se dit : « ah ouais quand même » et lorsqu’on commence le jeu, on se dit : « ah oui quand même »…
J’ai trouvé les trailers plus beaux. Bon, je dois dire aussi que le jeu doit mieux se porter sur PS4 que sur PS5 mais malheureusement, ma PS4 est passée du côté obscur…
Alors une question se pose : est-ce que cette sortie tardive (16 ans après), sans réel retravail de la 3D polygonée laissée dans son jus, mais juste un lissage, était vraiment une bonne idée ?
Vole avec style ou ne vole pas
L’expression l’art de voler prend dans Kamiwaza tout son sens, puisque vous vous déplacerez souvent en faisant des roues et autres acrobaties assez comiques soit pour vous cacher, soit pour vous déplacer furtivement.
C’est ce qui m’a attiré lorsque j’ai vu le trailer, de l’infiltration, du comique et du style !
Pas de combat à proprement parlé, vous pouvez faire des croche-pattes pour faire tomber votre victime. Et vous l’assommerez, simplement quelques instants, pour lui soutirer quelques pièces ou objets à son insu.
Vos poches n’étant pas assez grandes, vous mettez tout dans un grand tissu, à la mode japonaise de l’époque. Le butin forme une boule qui va grossir tel du gros score dans Katamari Damacy. Bien sûr, vous pouvez voler de nuit comme de jour. Sauf que cette grosse masse que vous transportez sur votre dos va devenir de moins en moins discrète ! Il y a alors de grandes chances pour que vous vous fassiez repérer et qu’on vous tire le portrait !
En effet, des panneaux avec un portrait robot, vous ressemblant de près ou plutôt de très loin au début, s’affinera jusqu’à ce que vous déplacer comme un citoyen lambda dans la rue devienne très difficile…
Deux choix s’offrent alors à vous. Soit, vous graissez la patte du clan mafieux du coin pour acheter des améliorations à moindre coût (et voler avec encore plus de style), soit, vous donnez quelques richesses aux habitants pour qu’ils vous couvrent.
Selon vos choix, trois fins sont disponibles.
J’ai eu un premier game over très tôt dans le jeu en me faisant arrêter alors que je rentrais chez moi pour donner un médicament à Suzuna (et accessoirement sauvegarder). J’ai été arrêtée peu après mon entrée dans le village. Mes voisins directs étaient très hostiles : je volais et j’avais été reconnue sans que je leur donne quoi que ce soit. Ils m’avaient alors sûrement dénoncée.
Lorsque j’ai repris ma sauvegarde, j’ai immédiatement cherché la boîte pour faire des donations aux villageois. L’hostilité à diminué assez rapidement et ils ont même détruit des panneaux d’avis de recherche aux alentours du village.
Si vous donnez assez dans la boîte des villageois et encore plus la nourriture, de plus en plus de gens se ralieront à votre cause. Vous serez traîtez en héros et il y aura de la nourriture qui vous attendra devant votre porte. Assez de quoi donner un minimum vital à Suzuna si vous n’avez rien sur vous (conseil : n’essayez pas de lui donner un onigiri périmé…Oui j’ai tenté, j’aurai pas du…). A partir de 80 personne raliées à votre cause, vous découvrirez un médicament à votre porte. LE médicament qui coûte la peau des fesses. Donc il est vraiment utile d’aider aussi les villageois.
Il faut donc jongler entre donner de l’argent à la boss de la mafia pour débloquer plus de technique et d’objets chez le dealer. Et donner des objets et de la nourriture prise chez les riches pour que les villageois vous soutiennent.
Le skill c’est le style, mais quand même…
Dans Kamiwaza: Way of the Thief, vous l’aurez compris tout est dans le style. Mais ce style-là doit être activé dans un bon timing pour faire les meilleurs combos possibles et, je vous le donne en mille, gagner des points de style, pour acheter des compétences de style, bref la boucle est bouclée !
Il y a 3 niveaux de difficultés dans le jeu. J’ai commencé en normal, mais une fois mettre fais repérer dans tous les sens, j’en ai eu marre. Je suis passée en facile. Le temps de réaction des habitants, et y compris des gardes, est un peu plus long. Vous pouvez alors avoir le temps de réaction d’un poulpe et vous en sortirez quand même.
Sans spoiler, il y a quelques surprises, des minis cinématiques et des événements qui se déclenchent parfois au hasard de vos allées et venues. C’est typiquement ce que j’adorais dans Way of the Samurai, le dernier auquel j’ai joué était le 3, sur PS3. Je me souviens qu’ils étaient assez compliqués. Certaines relations entre les personnages changeaient et impossible de savoir comment y remédier. Il fallait parcourir les différentes zones au petit bonheur la chance, espérant déclancher un événement particulier pour avancer dans l’histoire. Dans Kamiwaza, on est quand même beaucoup plus guidé·e. Le mémo dans le menu dévoile les pensées d’Ebizo et souvent nous fait comprendre, ce que l’on doit faire ou où l’on doit se rendre. De ce fait, les événements sont assez rapides à arriver.
Même en facile, le jeu nous met à l’épreuve quelques fois. Il n’y a pas de combats comme on l’entend, mais les développeurs ont pensé à quelques astuces de gameplay qui font aussi office de combat. C’est vraiment bien pensé, même si au départ, j’étais surprise. Pas de tuto de combat, on sait déjà ce qu’il faut faire, parce qu’on a fait l’action dans un autre contexte, mais encore faut-il y penser ! C’est un peu flou dit comme ça, mais c’est fait exprès pour éviter le spoil direct. Je vous présente juste l’intérêt que j’ai eu pour ces passages-là.
Suzuna…
Et oui, tout tourne autour de Suzuna. Ebizo n’aurait pas changé de vie sans elle, et il n’aurait pas repris son activité de voleur sans elle non plus. Il faut maintenir Suzuna en vie. Seulement voilà, le médicament coûte extrêmement cher et dans l’idéal, il faut lui en donner une fois par jour. Donc il faut beaucoup beaucoup voler et faire beaucoup de missions ! La difficulté est que certaines missions sont timées (la plupart). Une heure dans le jeu équivaut à une minute dans la vraie vie. Donc, vous aurez parfois 3 minutes pour accomplir une mission ! Difficile en début de jeu, lorsqu’on a besoin de prendre encore ses repères au niveau du gameplay, qu’on ne connait pas forcément tous les recoins des maps et qu’on doit chercher un minimum où se cache l’objet à trouver…
J’ai perdu pas mal de temps en début de jeu à foirer bêtement des missions à cause de ça. Le temps était bien trop court !! Du coup, c’est énervant de ne pas avoir l’argent maximum prévu pour la mission…
L’autre difficulté est qu’il n’y a aucune indication sur l’état de santé de Suzuna. Bon, elle va mal, ça on le sait, mais à quel niveau ? Lorsqu’elle est assise, elle va mal, mais ça va. Je l’ai délaissée pendant un jour sans la nourrir, lorsque je suis rentré elle a fait un malaise et s’est allongée tout de suite… Là, j’ai commencé à flipper… Si on n’a pas de médicament, de la nourriture peu relever un peu sa santé aux dires d’une phrase dans le jeu, car nous n’avons que ça sur quoi nous baser.
Donc, si possible, il faut rentrer chaque soir pour lui donner au minimum du riz, sinon ça peut vite partir en biberine.
Même si le jeu peu clairement rebuter de par son aspect, je le consoit tout à fait, il est quand même a découvrir pour les fans du style de jeu et du Japon. L’IA est quelques fois à la ramasse et les musiques sont entêtantes, et beaucoup trop redondantes, ça n’aide pas. A moindre coût en promo je pense qu’il vaut le coût. Après quelques heures à peine, j’ai complètement fait abstraction des graphismes autre que datés pour me concentrer sur les missions et l’histoire. Le jeu est très court, une dizaine d’heures pour le finir une fois. Pour obtenir les 3 fins, il faudra recommencer une nouvelle partie.