[TEST] Disgaea 6 : Defiance of Destiny

Annoncé en septembre 2020, Disgaea 6 : Defiance of Destiny, le petit dernier de la série de tactical RPG Disgaea pointe enfin le bout de son nez après 6 ans d’attente. Comme d’habitude, une nouvelle entrée apporte son lot de mécaniques inédites tout en conservant une base présente d’un épisode à l’autre. Seulement, vous allez découvrir que ce Disgaea 6 : Defiance of Destiny introduit des nouveautés, mais effectue également des changements qui ne plairont pas forcément aux habitués de la série. Avant d’entrer plus précisément dans le sujet, un petit topo rapide du contexte.

L’histoire s’ouvre alors qu’une assemblée de démons tente de trouver une solution au Death-tructor Divin, une entité ravageant tout sur son passage. C’est à ce moment que se pointe Zed, un zombie maigrichon qui prétend avoir vaincu l’engeance grâce à l’Ultra-réincarnation. Le récit qui suit, relate les pérégrinations du “héros”, les multiples tentatives (et morts) qui ont conduit à vaincre l’une des plus grandes menaces du Sous-Monde. Durant sa quête de puissance, il sera rejoint par des personnages loufoques et décalés, formant peu à peu un groupe hétéroclite et improbable.

Avant de partir à l’aventure, il est nécessaire d’avoir une base pour se préparer. Ici, c’est le Sous-Monde de la Quatrième Dimension. Comme d’habitude, cette base sera le hub central à partir duquel vous pouvez gérer la croissance de vos personnages et avoir accès à de nombreux services qui s’ajoutent au fur et à mesure de l’aventure. On y retrouve les habituels vendeurs chez qui acheter des équipements, ou encore l’Assemblée infernale dans laquelle on fait voter des lois pour débloquer des fonctionnalités, de meilleurs équipements à la boutique, des bonus spontanés et autres. Bien sûr, si une loi ne passe pas, il est toujours possible de soumettre les sénateurs par la force, il n’y a pas de morale dans le Sous-Monde.

Immanquable à la série, le monde des objets vous permet d’explorer vos équipements, sous la forme de donjons à étages, pour les améliorer et également regrouper un bon paquet d’Innocents, les habitants du monde des objets. Petit changement d’ailleurs de ce côté, car les Explorateurs du sous-monde, un des services de la base, permet d’envoyer des unités explorer les objets, parfait si vous êtes allergiques à ces donjons répétitifs et si vous voulez améliorer plusieurs objets en même temps, tout en vaquant à vos occupations.

Autre service inédit, vous trouverez une Buvette qui permet d’utiliser l’expérience et le mana collectés en terminant des niveaux pour monter les niveaux, statistiques, ancienneté de classe ou maitrise d’armes de vos personnages. On évoquera enfin la Caserne qui permet de constituer divers groupes avec des bonus spécifiques, ou encore l’éternel Comptoir de la triche où on pourra régler les taux de gain d’exp, ou encore la puissance des ennemis.

En somme, cette petite base du Sous-Monde va être bien utile pour venir à bout du Death-tructor Divin.

Parlons de toutes les différences qu’un vétéran remarquera rapidement en mettant les mains sur Disgaea 6 : Defiance of Destiny. Le plus visible est le changement graphique. Quittant l’éternelle 2D, il s’agit du premier opus où les personnages sont modélisés en 3D. Pour le coup, le rendu est sympathique, mais reste quelque peu limité en dehors des combats, sachant que les discussions s’illustrent toujours avec les portraits manga. Par contre, pour ce qui est des compétences, le rendu assez réussi et offre une belle variété de mises en scène dynamiques.

Ce qui fâchera éventuellement, c’est la disparition de certaines classes iconiques. Cela va d’ailleurs de pair avec le remaniement des compétences. Auparavant, manier une arme permettait d’en apprendre les compétences, ainsi, n’importe quelle classe était capable de les acquérir. Maintenant, les compétences sont propres aux classes. Cela a donc pour effet de rendre les classes plus uniques, au détriment de la variété de celles-ci. Chacun y verra les avantages et les inconvénients.

En plus des classiques montées de niveau qui permettent de débloquer de nouvelles capacités, ou encore des anciennetés de classe (basiquement, les niveaux de maitrise d’une classe), chaque personnage dispose d’Instruction Malveillante, un système de missions propres à chacun et qui offre des récompenses renforçant toujours plus vos combattants.

N’oublions pas le système de réincarnation qui a été légèrement remanié pour éviter le Chara World de Disgaea 5. Maintenant, vous accumulez du karma à chaque réincarnation, “monnaie” qui permet d’augmenter vos statistiques de base ainsi que vos passifs (marcher plus loin, sauter plus haut, etc.). D’ailleurs, vous vous rappeliez peut-être des chiffres démesurés qui font la marque de fabrique de la série ? Auparavant, le niveau max était de 9999. Maintenant, les développeurs ont brisé toute limite et vos troupes auront tout le loisir d’atteindre le niveau 99 999 999. Cela se ressent d’ailleurs dès le début du jeu avec de très gros chiffres en termes de statistiques, des compétences coutant 1k et plus. Et étonnamment, nous avons trouvé cette profusion de gros chiffres quelque peu confusante. Toute notion de puissance classique étant balayée, il faudra un temps d’adaptation dans ce nouveau système où les gros chiffres font loi.

Dernière fonctionnalité inédite dont nous allons parler : l’Intelligence Maléficielle. Basiquement, il s’agit de règles que vous allez définir pour que vos personnages, en mode auto, réagissent à tout type de situation. Comment cela fonctionne-t-il ? Vous allez positionner différentes cases sur une grille. Chacune d’entre elles peut définir une situation, une cible et une action. À vous de lier l’ensemble pour, par exemple, permettre à quelqu’un de soigner son allié lorsque sa vie tombe sous la barre des 50%. Le tutoriel explique également comment cibler un adversaire ayant le moins de défense, idéal pour éliminer les mages des formations ennemies.

Ah, on ne vous avait pas parlé de ce mode auto qui laisse l’Intelligence Maléficielle gérer votre combat entier. Certains crieront au scandale. D’autres y trouveront justement un outil permettant de level uper son équipe tout en vaquant à ses occupations. D’ailleurs, alors que nous rédigeons ce test, nos personnages sont en train d’enchainer en boucle un niveau, afin de rentabiliser le temps consacré à ces écrits.

Sous le signe du changement, Disgaea 6 : Defiance of Destiny ose bousculer les habitudes des joueurs, quitte à déplaire par certains choix. En rendant chaque job de personnage unique, on gagne en utilité, mais on perd des classes existantes depuis le premier Disgaea. La nouvelle approche 3D est également une bonne tentative, en particulier pour la mise en scène de chaque compétence. Ce n’est hélas pas pour autant qu’on s’extirpe des problèmes de caméras présents depuis toujours. La technique souffre énormément sur Nintendo Switch et il faudra faire le choix entre un jeu fluide, mais flou ou des textures plus précises au détriment de la fluidité.

Malgré tout, l’essence même de la série reste présent. Le level up continuera de vous occuper, grandement facilité par l’Intelligence Maléficielle configurable pour rendre vos combattants autonomes en mode auto. La composition de votre équipe est également toujours au cœur du gameplay, fortement addictive. Et aussi, l’humour omniprésent propre à la licence. Hélas, les discussions entre les personnages ne tireront jamais plus qu’un soufflement du nez.

En somme, cet épisode inédit attendu depuis six ans souffle le chaud et le froid, entre bonnes idées et simplifications à outrance pour certains aspects. Il conviendra pour une entrée dans la licence, sans figurer parmi les meilleurs de la série.

Si tu veux connaitre la suite de la sage le test de Disgae 7 est sorti.