[TEST] Octopath Traveler II

Octopath Traveler II c’est le petit frère de Octopath Traveler sorti en 2018. Cette nouvelle license de RPG originale proposait de suivre l’histoire de huit protagonistes dans un monde en HD-2D. Avec un système de jobs complets, des histoires à l’écriture qualitative, il avait tout pour plaire si ce n’était ce qu’on lui reprochait le plus : l’absence d’interaction entre les personnages de l’équipe.

Cinq ans plus tard, Octopath Traveler II marche sur les traces de son ainé en conservant ce qu’il y avait de bon. Huit nouvelles intrigues, absolument aucun pré-requis pour s’y plonger. Par contre, est-ce que l’équipe de développement a pris en compte les différents points de tension du volet précédent ? Découvrez ce que nous réserve ce nouveau voyage dans notre test d’Octopath Traveler II sur Switch.

Octopath Traveler II, à l’image de son prédécesseur, laisse le joueur choisir son personnage de départ. Disposés sur la carte du continent de Solistia, chacun commence son épopée dans une ville différente. Comme indications, un petit synopsis de ce qui vous attend pour chacun d’entre eux, leurs actions spéciales et talents et une belle illustration. Il n’y a clairement pas de bon ou de mauvais départ, sachant que vous pourrez vivre toutes ces histoires sur la même sauvegarde. Seulement, il faut noter que le personnage sélectionné sera toujours présent dans votre équipe, alors si vous ne pouvez pas l’encadrer… Après, il est difficile de rester de marbre face aux propositions. Le casting est qualitatif et propose des personnalités de tous horizons.

• Hikari est un prince guerrier essayant de sortir son pays d’une spirale incessante de guerres et de conflits.
• Throné est une voleuse faisant partie d’un groupe de malfrats, les Serpents noirs. Son épopée aura pour but de récupérer sa liberté.
• Partitio est un marchand qui a le bagout. Il a pour objectif de vaincre la pauvreté dans le monde et est toujours à l’affut de la bonne affaire.
• Osvald l’érudit a été emprisonné plusieurs années pour le meurtre de sa femme et de sa fille, crime qu’il n’a pas commis. C’est la vengeance qui va l’animer, d’autant plus qu’il connait le véritable coupable.
• Temenos le prêtre va enquêter sur des événements impliquants des membres de l’Eglise de la Flamme sacrée. Son franc parler est quelque peu déconcertant pour un inquisiteur.
• Ochette la chasseuse doit faire le tour du monde pour ramener les créatures de légende qui éviteront que la Calamité s’abatte sur le monde.
• Castti l’apothicaire n’a de souvenirs que son nom et ses compétences d’apothicaire. Elle part en quête de ses souvenirs, d’autant plus qu’elle semble avoir une mission importante.
• Agnéa la danseuse rêve de devenir une célébrité, c’est pourquoi elle quitte son petit village pour se faire un nom.

Le vrai plus dans ce nouveau volet, c’est la mise en scène. Les angles de vue et les mises en scène sont variés et on n’est pas à l’abri de rebondissements en progressant dans les différents récits. D’ailleurs, ces derniers ne sont plus découpés “juste” en chapitre 1-2-3-4-5. Certains personnages ont plusieurs chapitres 3, ou l’introduction de certains va être plus longue que d’autres.

En tout cas, la carte du monde indiquera toujours où se trouve le chapitre suivant et le niveau conseillé avant de s’y frotter. Ainsi, ne vous imaginez pas enchainer toute l’histoire d’un seul personnage d’un coup (quoique, c’est possible en soi), il est fort probable que vous alliez faire des détours pour découvrir progressivement les autres stars du jeu. En effet, en agrandissant votre équipe, les possibilités en terrain et en combat se décuplent allègrement.

Un des reproches majeur du prédécesseur avait été l’absence de réelle interaction entre les personnages. Certes, il y avait des petites scènettes de quelques lignes où ils discutaient. Mais en dehors de ça, on se contente de contrôler un groupe de voyageurs qui sont ensemble pour aucune raison vraiment valable. Alors, c’est toujours un peu le cas, MAIS, cette fois-ci, le jeu propose des histoires croisées. En progressant dans les différentes histoires, les récits optionnels se débloqueront mettant en scène des duos de personnages dans différentes intrigues. Il y a là un véritable effort à mettre un peu plus de consistance dans la relation des membres de l’équipe.

Octopath Traveler II conserve le système de combat au tour par tour du premier volet en y ajoutant juste une petite nouveauté. Pas d’inquiétude pour les néophytes, on explique tout.

Le cœur du gameplay tourne autour des faiblesses des ennemis. La première fois que vous rencontrez vos adversaires, vous verrez une ligne de point d’interrogation, chacun indiquant une faiblesse parmi les très nombreux types d’attaque : épée, lance, dague, hache, arc, bâton pour le corps à corps ; feu, glace, électricité, vent, lumière et ténèbres pour la magie. C’est donc un petit jeu que de tester un peu tout ce que vous avez à disposition pour découvrir ces faiblesses. Car en attaquant un point faible, vous diminuez le bouclier de l’ennemi et en le brisant, vous le mettez en état de choc pour un tour. Cette courte fenêtre d’action est le moment où il faut frapper avec tout ce que vous avez car l’adversaire ne pourra se défendre et recevra des dégâts accrus.

Ce système simple à appréhender demeure terriblement efficace et offre des affrontements stratégiques parfois très tendus contre les boss.

Vos personnages ont également plus d’un tour dans leurs sacs. Déjà, chacun peut porter une ou plusieurs armes en fonction de sa classe de base et de sa classe secondaire. Chacun dispose de son panel de compétences uniques. Mais il y a aussi l’exaltation, des points d’énergie qui permettent de frapper plusieurs fois de suite ou d’amplifier la puissance de ses compétences.

Outre les jauges classiques de vie et de magie, la petite nouveauté, c’est la jauge de réserve. Cette dernière se remplit en se prenant des coups. Et une fois remplie, vous pouvez déchainer une compétence spéciale (encore et toujours spécifique à chaque personnage) qui peut grandement renverser la situation.

Vous l’aurez compris, plus vous aurez de personnages, plus vous pourrez créer de combinaisons et de synergies entre les quatre combattants actifs pendant le combat.

On appréciera quelques changements sur des jobs existants. Nous pensons notamment à Ochette qui comme H’aanit d’Octopath Traveler peut capturer des monstres pour ensuite les appeler. Mais cette fois-ci, les monstres n’ont plus un nombre limité d’appels. Ils restent dans votre “équipe” aussi longtemps que vous les garderez. Cela évite de devoir aller recapturer des monstres dont la capacité était utile.

Nous avions évoqué le fait que tout ce beau monde dispose d’actions de terrain. En effet, lorsque vous croisez des PNJ, chaque personnage dispose d’une action spéciale, qui diffère en fonction du moment de la journée (jour/nuit). Ainsi, que ce soit pour l’exploration ou pour une quête annexe, vous aurez plusieurs manières de faire. Par exemple, si vous devez obtenir d’un PNJ un objet en particulier, vous pouvez tenter de le voler avec Throné (avec un pourcentage de réussite), acheter l’objet avec Partitio, lui estorquer de force avec Osvald (quelle brute) ou bien de l’attendrir avec Agnéa pour qu’il vous donne gratuitement l’objet en question. Si un PNJ vous barre le chemin, vous pouvez le défier en duel avec Hikari, avec Ochette pour le mettre KO ou simplement l’endormir avec une potion de Castti.

Et n’imaginez pas ces mécaniques secondaires ! Certaines sont utilisées pour des quêtes annexes. Mais surtout, les PNJ possèdent des objets, armes et armures qui peuvent s’avérer puissantes c’est pourquoi il est toujours intéressant de les scruter pour voir si on ne pourrait pas les déposséder (on repassera pour la morale de nos actions).

Faites attention également : avec le nouveau cycle jour/nuit entre lesquels vous pouvez alterner d’une pression de gachette, des PNJ différents vont apparaitre, de quoi multiplier les interactions qui sont pour ainsi dire plutôt répétitives au bout du compte. Et il faut une bonne mémoire pour se dire que vous ne pouvez pas encore prendre une arme à un PNJ parce qu’Agnea doit être au niveau 40 pour le lui subtiliser. Si vous avez des boutons en vous disant que vous devez absolument vider les poches de tous les PNJ de chaque ville, vous risquez de revenir régulièrement dans chacune d’entre elles. Heureusement qu’il y a un système de voyage rapide.
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Les interactions sont beaucoup plus nombreuses. Hélas, le système de réputation reste anecdotique. Tout comme dans le précédent volet, si vous ratez 5 interactions, votre réputation devient mauvaise dans la ville. Il suffit juste d’aller payer le tavernier pour l’améliorer et retourner faire votre vie comme si de rien était.

Les personnages commencent chacun avec une classe principale. À force de combattre, vous obtenez des PC pour débloquer des compétences de classe et en débloquant des compétences, vous obtenez des aptitudes de soutien, des passifs en somme. Mais ce serait dommage de s’arrêter là ! En explorant le monde vous allez tomber sur des guildes de classe. C’est ainsi que vous obtiendrez des classes secondaires à équiper.

Par contre, ce n’est pas un système de job dans lequel, vous pouvez passer tout le monde en prêtre. Les classes secondaires sont comme des équipements et donc attribuables à une seule personne à la fois. Néanmoins, les développeurs ont pensé à tout. Celles et ceux qui voudront d’autres certificats pour une même classe devront se donner un peu de mal et réaliser des petits objectifs pour les obtenir. Tuer des monstres spécifiques, voler des objets, payer, ces missions sont toutes en lien avec la classe, apportant une certaine cohérence à la demande de la guilde. Comme toujours, les jobs secrets sont de la partie, mais on n’en dira pas plus pour vous laisser la découverte !

Plutôt que de réinventer la roue, Octopath Traveler II sublime un concept qui avait déjà fonctionné précédemment. Le jeu propose un contenu généreux et des combats toujours aussi stratégiques. Les combinaisons de classe donneront lieu à de nombreuses heures d’expérimentation pour obtenir de puissants build. Loin de faire un copier coller tel quel, le jeu introduit les histoires croisées qui donnent davantage de substance à la relation entre les membres de l’équipe. Néanmoins, les nouveautés restent limitées. L’avantage finalement, c’est que le titre peut être abordé sans avoir touché au premier. Vous avez donc là une version améliorée en terme de gameplay. Les histoires ont toujours une écriture soignée et avec des rebondissements bien dosés. Dans tous les cas, Octopath Traveler II s’installe sans difficulté sur le haut de la ludothèque de la Nintendo Switch. Un RPG qui vaut particulièrement le détour.