[TEST] Marvel’s Midnight Suns

Marvel’s Midnight Suns est l’adaptation vidéoludique d’un arc narratif des comics Marvel. Alors que de nos jours les apparitions des super-héros font légion, toutes ne sont pas de qualité égale. Est-ce qu’un volet tactique correspond vraiment à un univers qu’on a l’habitude de voir spectaculaire et plein d’action ? Nous allons le découvrir tout de suite

Dans ce jeu, vous devez combattre les forces démoniaques de Lilith qui a été ramenée à la vie par Hydra. La situation allant de mal en pis, les Avengers se joignent à un groupe de héros, les Midnight Suns dont la base se trouve dans une abbaye à l’écart du monde. Le joueur incarne Hunter, enfant de Lilith, et surtout avatar créé de toute pièce à l’occasion de ce jeu. Pour ce test, je vais parler de Hunter au féminin étant donné que j’ai opté pour la représentation utilisée dans les visuels officiels. Ressuscitée après 300 ans, elle va découvrir le monde moderne et, par cet œil neuf, permettra au joueur d’en apprendre progressivement sur le lore particulièrement touffu de l’univers Marvel.
Notez d’ailleurs que l’histoire se base sur l’arc narratif Rise of the Midnight Sons, mais s’autorise des écarts. On pense évidemment à Hunter qui se retrouve au centre de la narration alors que dans le comics, Ghost Rider tient une place bien plus importante. D’autres héros feront leur apparition par souci de fan service. Bref, ne vous attendez pas à une fidélité millimétrée

Avec les films, on a l’habitude à des explosions, des particules et de l’action à tout-va. Comment retranscrire ce dynamisme lorsqu’on joue à un jeu tactique au tour par tour ? Déjà, lorsqu’une mission se lance, vous sélectionnez trois personnages. Chacun d’entre eux dispose d’un deck de huit cartes d’action, cartes qui vont être tirées aléatoirement pendant l’affrontement. Une fois sur la petite carte, vous devez réaliser l’objectif. Vaincre tous les ennemis, protéger un container, sauver des civils ou empêcher un hélicoptère de décoller ; les objectifs sont variés et certains sont surtout à réaliser dans un temps limité !
Au tour du joueur, vous avez de nombreuses possibilités. Il n’est possible d’utiliser trois cartes actions par tour. Cela peut paraitre limité, mais vous allez voir que de très nombreuses mécaniques existent pour réaliser bien plus que trois mouvements.

Tactique Super-Héroïque : stratégies et cartes au cœur du jeu

Déjà, les cartes se divisent en trois catégories : attaque, technique et héroïque. Les deux premières catégories génèrent la plupart du temps des points d’héroïsme qui servent à jouer la troisième catégorie de cartes. En fonction du héros, des gameplay différents entrent en jeu. Par exemple, les cartes de Doctor Strange se renforcent avec des points d’héroïsme supplémentaires. Magik peut propulser les ennemis à travers ses portails et Captain Marvel se renforce en devenant Binaire (surpuissante) après avoir lancé quelques cartes. Bref, il y en a pour tous les goûts et surtout la possibilité de construire des stratégies autour de vos personnages préférés (bon, j’ai détesté Ghostrider donc il est souvent resté en touche). Chaque carte est l’occasion d’une petite cinématique d’attaque aux angles de caméra dynamiques.
Retournons du côté stratégique. Le placement est très important, car il est possible de projeter les ennemis sur leurs compères ou sur le décor. D’ailleurs, le terrain permet de nombreuses interactions. Lancer un rocher, faire exploser un baril, prendre son élan sur un distributeur renversé : ces attaques ne consomment que des points d’héroïsme. Autre action, le déplacement qui permet de bousculer les adversaires. En somme, vous êtes limités à trois actions sur le papier. Mais dans la réalité, vos tours vont être bien plus fournis que ça.

Les ennemis aussi sont variés. On distingue d’emblée deux types : les sbires qui n’ont pas de barre de vie et qui meurent en un coup, et ceux ayant une barre de vie (voire un bouclier). Même si vous allez taper sur de nombreux soldats d’Hydra, ces derniers se présentent sous différentes formes.

Ce qui est appréciable pour la mise en scène, c’est que les évènements sont répercutés sur le terrain. Par exemple, lors d’une mission, Venom se mettra à balancer des débris depuis les toits tandis que vous combattez Hydra au sol tout en tentant de sauver des civils. Pour le gameplay, cela se retranscrit avec des cartes nécessitant des points d’héroïsme pour sauver les civils, et des zones circulaires rouges sur les emplacements où Venom s’apprête à jeter son gros caillou.
Et même pendant les missions secondaires, vous pouvez être pris en embuscade par un vilain, ajoutant de réels imprévus à la balance.

Très rapidement, on s’aperçoit que l’aspect jeu de cartes est particulièrement bien pensé et rythme les confrontations qui sont loin d’être une partie de plaisir malgré la puissance de vos personnages.

Marvel’s Midnight Suns s’articule autour d’une petite routine bien huilée déjà rencontrée dans des jeux comme Fire Emblem: Three Houses. Ici, l’abbaye fait office de base d’opération. Avant chaque mission, nombreuses sont les activités auxquelles participer. Dans la salle de la forge, Tony Stark vous ouvrira les noyaux gamma pour découvrir de nouvelles cartes à ajouter à votre deck. Doctor Strange quant à lui, procède à des recherches qui offrent de nouvelles installations, ou crée de nouvelles cartes. Le terrain d’entrainement est le lieu rêvé pour fusionner les cartes ou bien faire un duel d’entrainement quotidien. Réaliser ces actions augmentera le niveau d’entraînement qui permet de renforcer des actions comme les projectiles jetés en combat ou ajouter des dégâts supplémentaires aux obstacles.
Plus vous avancez dans l’aventure, plus l’abbaye devient fournie en options sans pour autant déborder le joueur. En effet, chaque nouveauté est expliquée et le tutoriel est de nouveau accessible n’importe quant au cas où vous auriez un trou de mémoire.

En plus de ça, il y aura votre chambre à décorer, des skins à débloquer par des défis, mais aussi tout le domaine alentour à explorer pour un arc narratif à réaliser en parallèle des missions d’histoire. Dans ce dernier, Hunter apprendra des sorts ouvrant progressivement l’accès aux diverses zones du domaine en plus de participer à des épreuves de la Lignée.

Les Avengers et les Midnight Suns sont des alliés de choix et Hunter devra renforcer ses liens d’amitié avec eux en passant du temps avec chacun d’entre eux. La composante sociale est importante dans le sens où elle donne accès à des attaques combinées, des passifs et d’autres joyeusetés. Vous l’aurez compris, Marvel’s Midnight Suns nous offre un lieu de vie, des coupures entre les missions dans lesquelles les discussions peuvent parfois être légères, d’autres plus sérieuses ou tendues. Après tout, les membres d’un groupe ne sont pas forcés d’être d’accord à tout point de vue.

L’équilibre précaire entre animation et technique

C’est là où les choses se gâtent. Le jeu offre de très belles animations lors des combats. Les compétences des membres de l’équipe disposent toutes d’une petite cinématique, ce qui peut d’ailleurs ralentir quelque peu l’action pour les plus impatients. Par contre, pour ce qui est de la modélisation des personnages ou de la précision des décors, on est sur quelque chose de plus imprécis. Il y a du flou, des visages un peu figés, bref, il y a mieux, mais il y a également bien pire. Heureusement que le gameplay rattrape finalement ces petits désagréments.

Vous avez été frustrés par le jeu Avengers ? Rassurez-vous, les héros Marvel ont une adaptation à la hauteur. Le jeu ne propose pas forcément le genre auquel on s’attendait initialement, mais faute est de constater que le résultat final est largement satisfaisant. Les combats sont tactiques avec un aspect deck building accessible qui n’entre pas dans la complexité à outrance. De plus, les objectifs sont variés, de quoi éviter une trop grande répétitivité. Loin de se contenter de proposer des affrontements, le titre met à disposition toute une base d’opération dans laquelle développer son équipe et ses relations entre partenaires de bastion.