Until Dawn est sorti le 26 août 2015 en Europe, et c’est près d’un an après que j’y ai enfin joué. Merci Bud de me l’avoir prêté, je ne regrette pas du tout d’y avoir joué malgré mes nombreuses réticences (j’aime pas les jeux qui font peur) et mes préjugés (au secours des ados américains !).
Développé par Supermassive Games depuis 2012, Until Dawn a été récompensé pour le meilleur jeu d’horreur du Global Game Awards, également nommé dans la catégorie meilleur jeu original. Until Dawn fait réellement penser à un mélange de Scream, Souviens-toi l’été dernier, The Descent et un petit peu de Saw.
Le temps de jeu est assez court puisqu’il est possible de le finir en moins de 10h si on ne veut pas le platiner. En revanche, je trouve que pour une fois il est justifié par l’histoire. Il est déjà assez intense, et certains passages semblent assez long, on veut vite en sortir. Sur ce temps de jeu, il tient la route, plus ça n’aurait fait que du rajout pour meubler. Ici on s’en tient au principal, à l’utile, on ne tourne pas autour du pot.
Until Dawn : Il faut tenir jusqu’à l’aube – sans spoil
Sommaire
C’est bien ce que l’on vous répète tout au long du jeu, jusqu’au nom du jeu lui-même la traduction exacte d’until dawn – jusqu’à l’aube.
Je ne vais pas commencer par « pourtant tout avait bien commencé en ce début de soirée dans un chalet isolé au milieu d’un montagne accessible uniquement après 20 minutes de téléphérique » parce que ce serait mentir. Tu sens la merde arriver très très tôt dans le jeu, et comme par hasard tu dois dès le départ choisir de calmer le jeu ou créer des tensions dans les relations des personnages. Until Dawn est fait de choix qui détermineront littéralement le sens de progression de l’histoire jusqu’au sort qui sera réservé aux protagonistes.
Parfois il nous est réservé un temps de réflexion, parfois il faudra prendre des décisions très rapidement dans le feu de l’action et les QTE seront aussi très importants pour passer certaines scènes avec succès.
Le pas est parfois un peu lourd, on peu choisir de marcher plus vite en maintenant L1 enfoncé, mais impossible de courir. Le choix est ainsi fait pour apprécier les décors et surtout les bruitages, les cris d’animaux (ou pas) qui se feront de plus en plus présents dans l’avancée du jeu. L’ambiance est terriblement bien réalisée et on se prend très facilement au jeu.
Until Dawn commence tranquillement, on pose toujours les bases, on voit rapidement les différentes tensions entre les personnage, on se familiarise quelque peu avec eux, il y a d’ailleurs une mise à jour régulière de statut qui permet de voir quelles sont les caractéristiques des personnages et vers qui vont leurs affinités. Le jeu n’est pas assez profond pour en tirer pleinement partie et d’ailleurs ces caractéristiques ne sont qu’informatives afin de suivre l’évolution après chaque actions. Les choix en sont d’ailleurs directement liés, certains personnages se montreront plus agressif, parce que vous avez décidé de l’être dans un choix précédent.
On incarne tour à tour à peu près tous les protagonistes de l’histoire, je trouve ce choix très intelligent plutôt que de ne nous faire joueur qu’un seul personnage, ici on doit jouer avec tout le monde que l’on aime le personnage ou pas.
On apprend très tôt que la montagne est sacrée pour les ancêtres indiens, vous tomberez d’ailleurs parfois sur des totems qui vous montrent quelques secondes de votre avenir ou de celui de vos ami.es. Parfois ce sont des conseils pour vous guider dans vos choix, il faut alors faire preuve de perspicacité et de mémoire pour associer le moment où ce totem vous sera utile. Ce sont vos choix qui feront mentir ou non les totems sur les conséquences et l’avenir.
Le jeu est également parsemé d’indices sur ce qui s’est passé sur la montagne, ils sont primordiaux à la durée de vie du jeu, à sa re-jouabilité et à ce qui nous fait en partie tenir en haleine.
De vrais acteurs ont joué les scènes, leur visage a d’ailleurs été modélisé pour donner vie à ceux des personnages du jeu, le réalisme est donc plutôt convainquant. Le jeu en couloir et sa lenteur choisie, nous donnes d’ailleurs l’occasion de profiter de quelques décors plutôt bien fait, sans être transcendant non plus. L’accent est vraiment mis sur la modélisation des personnages, leur mouvements pour leur donner vie de la façons la plus juste possible dans toutes les scènes d’actions. La jouabilité est très bonne, même si encore une fois sur certains passage j’aurais voulu aller un poil plus vite, voire courir (oui surtout pour m’échapper de l’endroit plus rapidement ! ).
Until Dawn : Il faut tenir jusqu’à l’aube – attention spoil
Il ne se passe qu’une seule nuit dans le jeu, on arrive dans le chalet en début de soirée et on repart à l’aube. C’est en cela que le temps de jeu est je trouve parfaitement justifié pour une fois. On a ainsi l’impression de vivre une réelle nuit d’horreur.
L’entrée en matière est un peu longue mais elle permet de poser les bases des rapides ressentis entre les protagonistes, de comprendre ce qu’il s’est passé un an plus tôt, et de s’apercevoir combien une simple idée débile peu avoir comme conséquences.
Sous prétexte de fête commémorative pour les soeurs, on va pouvoir comprendre ce qu’il s’est réellement passé un an plus tôt. Qui est le personnage aperçu, pourquoi et comment les soeurs sont mortes. La recherche de multiples indices, sur la famille, l’homme mystérieux, puis ensuite le sanatorium rallonge la durée de vie du jeu mais est justifiée. Si on veut vraiment tout apprendre et platiner le jeu, il sera nécessaire de recommencer 2 voire 3 parties pour récupérer tous les indices. Heureusement une sélection de chapitre est possible ce qui facilite grandement la tâche.
J’aurai du m’y attendre, je n’ai pas imaginé une seule seconde que Josh puisse être derrière tout ça, on voit à plusieurs reprise le gars bizarre qui rode dans la montagne on ne sait pourquoi. Puis parfois ces flammes jaillir de nulle part. Il y a plein d’élément déroutant. Très tôt la scène de l’invocation nous fait croire aussi que les soeurs sont là pour aider. Au final on s’est bien fait berner nous aussi. Les multiples pistes nous déroutes et c’est justement ce qui nous tient en haleine : qu’est-ce qu’il se passe vraiment bordel ?!! puis les découverte du sanatorium apportent un début de réponse à certains éléments. La mine, l’accident, le lien avec les indiens et leur montagne sacrée.
L’idée est complètement piquée au film The Descent, qui m’avait beaucoup marqué pour ça d’ailleurs. Et même si je connais le film, je me suis complètement laissée emporter par cette explication. Une fois qu’on y est, se laisse encore guider par le jeu, il faut lire les notes pour comprendre comment combattre ces monstres et prendre les bonnes décisions le moment venu, sinon les conséquences seront immédiates.
Le final est un peu décevant, on fini sur le témoignage des protagonistes qui ont réussi à réchapper vivants de la nuit. Quelques phrases sur leur ressenti de la nuit et le jeu est fini. On devine facilement que le groupe de jeune n’aura pas beaucoup de crédibilité quant à la réelle raison de la mort de certains d’entre eux. L’histoire sera étouffée comme celle de la catastrophe des mineurs.
La dimension fantastique est très bien intégrée à l’histoire. Le fait que les croyances indiennes soient très présentes dans le jeu, m’ont énormément plu. Trouver un totem était toujours une surprise. Le fait qu’ils soient classés en plusieurs catégories selon la couleur est une bonne idée, on s’attend déjà donc à avoir un conseil, un avertissement, ou une scène de sa propre mort ou celle d’un autre personnage.
Le jeu n’est pas un chef d’oeuvre et pourtant il s’en approche fortement. Beaucoup de rebondissement, téléphonés ou non viennent se mêler à l’histoire principale du jeu. Qu’arrive-t-il à un groupe de jeune qui se retrouve dans la montagne pour faire la fête et passer du bon temps, une décision malheureuse, un mauvais choix peu vite avoir de très lourdes conséquences. C’est vous qui contrôlez le destin de chacun d’entre eux.
C’est un jeu auquel il faut avoir joué au moins une fois, je pensais avoir beaucoup plus peur que ça vu que je joue que très rarement à des jeux d’horreurs ou regarde très rarement des films du même genre. Puis dans le feu de l’action ça passe et surtout le dénouement de l’histoire nous tient en haleine. Le décompte jusqu’à l’aube est prenant, on veut tenir, on veut s’avoir ce qu’il se passe et ce qu’il s’est passé dans cette montagne.