Tsioque en exploration escalier face à des ennemis

Tsioque ou la nostalgie de l’aventure interactive

Quand Minami m’a proposé de tester Tsioque (prononcer « tchoque »), je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Bien sûr, elle connaissait toute l’affection teintée de nostalgie que j’accorde au Point’n’Click, un genre qui a gagné ses lettres de noblesse durant ma croissance de gameuse. Ironie du sort, Tsioque nous renvoie à sa manière loufoque à un imaginaire enfantin pétri de contes de fées sous acide… mais pas que.

Jeu : Tsioque Genre : Point’n’Click Studio : OhNoo Studio, Smile Date de sortie : 7 novembre 2018 Plateformes : PC
Tsioque nous plonge directement dans une atmosphère féerique avec sa narration à rimes, via un grimoire illustré.

Tsioque il était une fois château
Il était une fois…

La reine du royaume doit quitter le château pour aller livrer bataille, laissant la facétieuse princesse Tsioque aux bons soins de ses serviteurs. Mais un mystérieux mage noir amateur de silence profite de son absence pour investir les lieux. Jetant la petite princesse au cachot, il s’installe dans la plus haute tour pour fomenter un funeste dessein.
C’est là que commence notre aventure. Dans les chaussettes de Tsioque, notre objectif va consister à nous évader des geôles, puis de découvrir ce que mijote le sorcier, le tout sans nous faire prendre par les nombreux gardes qui jalonneront notre chemin.

Tsioque dans le château en prison
Un regard bien vénère pour une petite princesse guerrière

Tsioque – Faire du neuf avec du vieux ?

On pourrait décrire Tsioque comme une sorte d’enfant illégitime de Monkey Island et Quest for Glory, saupoudré d’une animation qui pourrait évoquer le tristement célèbre Dragon’s Lair. Des vieux titres qui en auront fait rager ou rire plus d’un en leur temps. Certes, bien moins bavard que Monkey Island (il y a très peu de texte à part les interludes narrés), Tsioque emprunte parfois un humour décalé, mêlant références à la pop culture et situations burlesques.

Tsioque chanson dans le miroir
Quelle journée ! Quelle merveilleuse journée !
Tsioque une prison d'organe
Luke, utilise la Force…

Les dessins à la main, quant à eux, donnent une petite saveur spéciale, et chaque panorama propose un nombre appréciable de détails amusants. On sent également l’inspiration Disney, principalement de La Belle au Bois dormant, dans certains character design, comme les gardes ou le dragon, ou même dans certains easter eggs.

Tsioque une fée enfin je crois
À la place de Tsioque, je ferais la même tête…

Adoptant les classiques du genre avec son inventaire (la petite sacoche de la princesse), ses énigmes et ses quelques épreuves d’adresse, le jeu joue la carte de l’épuré : l’inventaire est relativement réduit et les objets ne peuvent pas se combiner, seulement interagir avec le décor ; loué soit le concepteur, les épreuves d’adresse peuvent quant à elles être passées. On regrettera toutefois l’absence totale d’instructions sur les commandes dans certaines situations, comme la scène du miroir, par exemple. Petite surprise également, certaines actions doivent être répétées plusieurs fois avant de donner un résultat différent. De quoi faire mentir Einstein et son « La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent ».

Tsioque – Pour petits et grands

Si la relative simplicité des énigmes et le peu de dialogues pourront en frustrer certains, cela rend le jeu beaucoup plus accessible aux plus jeunes, qui ne manqueront pas de se retrouver dans l’intrépide héroïne. On appréhende plus l’histoire visuellement et auditivement (la bande-son n’est pas en reste). À mesure de votre progression, vous rencontrerez des éléments appelant une double lecture de ce conte, jusqu’au rebondissement final plutôt bien amené. Une conclusion à la fois simple et touchante, comme seules peuvent l’être les aventures du quotidien.

Conclusion

Tsioque est un petit Point’n’Click sympathique et sans prétention qui vous fera vivre, l’espace de 2 bonnes heures, une aventure ma foi distrayante. Le jeu propose de compenser cette durée de vie très courte et la simplicité de ses énigmes par son histoire et son dénouement surprenant, qui amène le joueur à s’interroger sur la mise en abîme interactive à laquelle il vient d’assister. Un travail d’artiste plus que de développeur, pour qui saura l’apprécier. Attention pour les non anglophones, même s’il n’est pas difficile à comprendre, le jeu n’est pas traduit en français.