The Witcher 3 : Wild Hunt est sorti le 19 mai 2015. Et il a immédiatement été encensé par la critique.
Après avoir joué quelques heures au deuxième opus, sur 360 à l’époque, et n’ayant pas du tout accroché au point de ne pas continuer l’histoire, je n’attendais pas The Witcher3, et pourtant j’en entendais beaucoup parler. C’est mon entourage qui m’a convaincue de l’acheter, collègues de boulot, ami-es… du coup j’ai franchi le pas. Pour me faire mon propre avis et découvrir l’univers du sorceleur, au risque de me retrouver dans la même situation que The Witcher 2…
J’ai commencé à jouer et je me suis immédiatement sentie à l’aise dans cet univers. Je venais juste de finir Dragon Age Inquisition, donc mes premières pensées étaient surtout des comparaisons. J’ai enchaîné les quêtes, avancé dans l’histoire, découvert les personnages, et au fur et à mesure l’univers de The Witcher 3 a effacé toutes les comparaisons. Je l’ai pris comme un jeu à part entière et j’ai kiffé ma race.
Très peu de défauts pour un jeu de cette ampleur, de cette grandeur en taille d’univers et de profondeur, c’est un jeu qu’il ne faut pas rater. CD Projekt Red nous offre un jeu de qualité, duquel il ne faut pas passer à côté.
The Witcher 3 : Wild Hunt, si tu ne l’es pas, Géralt fera de toi un sorceleur
Potions, grenades, épée en argent et en acier, monstres de toutes sortes, The Witcher 3 est une véritable encyclopédie de monstres et aussi un gros tuto pour les comprendre et les battre. Et les comprendre c’est important. Parce que non les monstres ne sont pas de simple bêtes immondes qui veulent vous tuer, vous pouvez faire le choix d’échanger avec eux (si le dialogue est possible) et de choisir de ne pas les tuer. Et ça fait une grosse différence avec la plupart des jeux. Bien sûr on est largement assisté pour traquer les bêtes, mais savoir comment les battre si nécessaire est un atout hautement important surtout si vous jouez en difficile.
L’esquive et les potions seront vos meilleures amies pour en venir à bout.
Pour revenir au bestiaire, cette encyclopédie qui sera enrichie par votre expérience et par les livres que vous trouverez (achèterez) tout au long de l’aventure, vous servira à connaitre les points faibles de ces monstres, mais aussi leur histoire, leurs habitudes, dans quel contexte vous les trouverez. C’est très enrichissant et très intéressant de le lire, et là où parfois c’est assez rébarbatif d’avoir ce genre de lecture, les commentaires ajoutés par les sorceleurs qui vous ont précédés vous ferons changer d’avis.
Le jeu nous immerge carrément dans ce rôle de sorceleur, ce n’est pas un simple personnage que l’on contrôle on le devient, pour ces côté fun et aussi les autres…
En effet, les sorceleurs sont plus ou moins aimés de la populace et les gens que vous croiserez vous le ferons savoir. Ainsi parfois d’un métier où découlent des avantages, selon les contrées il en deviendra ingrat. Mais on joue le jeu ! on est Géralt avec aussi son histoire passée.
Bien que l’univers moyenâgeux de The Witcher 3 ainsi que la misère quotidienne de la plupart des PNJ ne donnent pas vraiment un contexte joyeux, la force du jeu réside aussi dans son humour. Les dialogues sont parfaitement bien écrits, les réponses cinglantes de Géralt, son attitude, ses mimiques aussi, rendent le jeu drôle à certains moments. Je ne dis pas qu’il est comique comme pourrait l’être une comédie, mais il comporte certains points d’humour vraiment bien pensés et retranscrits en français à la perfection. Aucune fausse note, on est complètement dans la peau du personnage de par les remarques, les dialogues, les textes que l’on trouve, les lettres de personnages de quêtes ou de précédent sorceleurs. On est complètement dans le rôle. Tout ceci rend le jeu très accessible et très humain.
Avant de jouer The Witcher 3, j’avais entendu une partie du podcast de ZQSD, où ForceRose parlait des décolletés. Elle disait que tous les persos féminins avait des décolletés vraiment abusés, que s’en était limite choquant, ce qui rendait le jeu vraiment orienté pour satisfaire le mâle hétéro.
En commençant le jeu, on arrive des contrées, la campagne retirée. Les femmes ont donc des vêtements typiques des paysannes. Je me suis dit donc que c’était un peu abusé comme jugement, surtout que je fais très attention à ça et que je suis souvent très critique. Pour dire vrai, ce qui m’a choqué le plus c’est le texte d’un PNJ qui se demande tout haut, s’il doit frapper sa femme. Je ne sais plus les termes exacts qu’il emploie, mais lorsque j’ai entendu ça, je me suis dit que j’allais devoir me faire violence pour continuer à y jouer, et voir les maltraitances les plus basses et perverses envers les femmes.
Pour en revenir aux décolletés, c’est en arrivant à Novigrad, que j’ai compris la remarque de Force Rose… Novigrad est une ville où on va rencontrer des nobles, et apparemment la mode est d’avoir le décolleté plongeant jusqu’au nombril… et de profil… le résultat et pire qu’aguicheur ! En plus du décolleté les femmes que rencontre Géralt, lui font souvent du rentre dedans ou lui montre leur physique avantageux avec plaisir. C’est limite du fan service moemoe pour pervers boutonneux… et c’est assez dommage…
Alors oui ça serait encore plus dégueulasse que Géralt veuille se taper de la Guenaude Aquatique, et je peux comprendre qu’en voyant des immondices toute la journée, le soir il veuille se réfugier dans l’antre d’une donzelle chaleureuse, belle et fraîche comme la rosée. Mais… il y a des limites.
Géralt fin limier et beau parleur n’aura aucune difficulté à séduire les sorcières qu’il rencontre ou les femmes qu’il paye. Si Géralt a besoin d’autant d’activité, j’aurais aimé qu’il soit bi, Jaskier aurait très bien fait l’affaire.
Quelques dialogues comme dans Mass Effect ou encore comme dans Dragon Age, qui rendent les relations très complexes et où il est difficile d’arriver à ses fins. Bref, la femme est toujours belle, et toujours prête à faire de l’oeil (et du pied) à Géralt qui en profite allègrement. Le joueur incarne un mal hétéro, il doit pouvoir se faire plaisir.
Je pense que tout ceci a quand même un sens. Vu la place et le pouvoir donné aux personnages féminins, paradoxalement, l’idée était de ne pas en faire un jeu « féministe », même s’il ne répond pas totalement aux critères.
Ciri tout d’abord, après son enlèvement, Géralt se consacre à la chercher. Très vite on se rend compte qu’elle n’est pas une vulgaire princesse Peach à sauver, mais qu’elle mène rudement son parcours, elle trace son chemin, s’occupe de monstres, rencontre des gens, tisse des liens. Géralt ne fait que suivre sa trace.
En difficulté, il en appelle d’ailleurs à Yennefer pour l’aider dans sa quête, qui elle poursuivra son chemin de son côté, pour finalement le rejoindre quand ça l’arrange.
Puis il rencontre Keira, qui va le manipuler pour récupérer tous les pouvoirs, et par également de son côté lorsqu’elle estime que le sorceleur n’est plus intéressant.
Puis il fait appel à Triss qu’il va aider à sauver les plus opprimés. Triss qui est la plus droite et la plus « gentille » dans le bon sens comme dans le mauvais, sera la seule qui servira également de bonne poire, à la différence qu’elle sait ce qu’elle fait.
Sur Skellige, selon notre choix c’est le frère ou la soeur qui succédera au père, et la soeur est d’ailleurs plus mature, alors que le frère ne pense qu’à foncer tête baissée.
Enfin pour en revenir à Ciri, c’est autour d’elle que tourne toute l’histoire, Géralt n’est finalement qu’un pantin qui va nous servir à mener à bien toutes les quêtes et à aider les autres personnages dans leur missions. Il sera sujet d’ailleurs à pas mal de chantage de la part des protagonistes de Novigrad, ou bien sera détesté et insulté dans la basse campagne car il augure de la peur. Comme chacun sait, l’être humain à peur de ce qu’il ne connait pas.
Ciri et Yennefer sont finalement les personnages les plus charismatiques et les plus forts du jeu. Même s’il y a aussi beaucoup de personnages masculins, ils sont pour la plupart moins importants, ils servent, ils accompagnent, grâce à eux on avance mais ils sont dirigés.
J’ai aussi adoré le personnage du couturier à Novigrad, on voit clairement que c’est un homme habillé en femme. Mais contrairement au couturier de Far Cry 4, où il est clairement efféminé pour ne laisser aucun doute sur sa sexualité de manière caricaturale; dans The Witcher 3 le couturier ne l’est clairement pas, et c’est d’ailleurs le boss qu’il faudra battre si l’on veut finir la quête des champions de baston.
Là où l’on peut s’attendre à avoir un jeu moyenâgeux, dans des clichés les plus gros, The Witcher 3 nous offre du contraste où certes il faut quand même réfléchir et creuser pour le voir, mais il est là. CD Projeckt Red aurait pu se contenter du taper / baiser.
Dans le podcast d’Erwan Cario, Silence on Joue , les chroniqueurs disaient que c’est un jeu digne de Rockstar. Une ambiance, une immersion comme seul Rockstar sait le faire. Je suis complètement d’accord et perso je mets The Witcher 3 au même niveau que Red Dead Redemption.
The Witcher 3: Wild Hunt est pour moi l’un des jeux incontournables de l’année 2015, si ce n’est LE JEU incontournable si l’on ne doit en garder qu’un seul. Le jeu est prenant de part l’histoire, le contexte, l’immensité du monde, les graphismes, le réalisme (même si quelques bugs – coucou Ablette), la musique (même si parfois un peu répétitive dans le jeu).
Quelques défauts qui s’effacent vite sous la masse de qualité que nous offre le jeu. L’aventure est très complète, très prenante. On enchaîne les quêtes et je découvre encore un jeu où les possibilités sont infinies, et qu’on a du mal à quitter. Encore un jeu qu’il est difficile de lâcher, qu’on ne veut pas finir. C’est pour tout ceci que je regrette de ne pas avoir acheté la version collector.
De plus le jeu nous a délivré pas moins de 17 DLC gratuits, on peut compter sur les doigts d’une main, les studios qui font encore ce geste en 2015. J’ai acheté le season pass sans me poser trop de question, et j’ai racheté la version boîte avec le Gwynt de l’extension Hearts of Stone.