The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel III, développé par Nihon Falcom, est le 8ème opus de la série des Legend of Heroes et le troisième chapitre de la série consacrée à l’arche narrative d’Erebonia. Sorti fin 2019 sur PS4 en Europe, il a débarqué fin juin sur la Switch pour un portage qui privilégie, à juste titre, les performances à l’esthétique.
Trails of Cold Steel III : Rentrée des classes
Sommaire
Digestion de Lore
Le background géopolitique de Trails of Cold Steel est absolument tentaculaire, cette méta-série qu’est Trails of Cold Steel étant en plus elle-même une sous-intrigue du grand arc narratif de Legend of Heroes. Pour un joueur n’ayant pas fait les jeux précédents, il y a de quoi faire une petite indigestion d’infos et se sentir paumé face au nombre de personnages présents et cités dans le récit. Heureusement, le jeu propose, sans le forcer sous les yeux du joueur, un formidable éventail de notes explicatives, à la fois dans les ouvrages consultables in game, mais aussi dans l’annexe dédiée du menu. Cette délicate attention permet donc au joueur novice de se renseigner à son gré sur les éléments de l’histoire, et de, par exemple, ne consulter que les informations concernant les pans de l’histoire du monde qui lui paraissent essentiels, sans pour autant être obligé de tout intégrer dans le détail.
Steel Pulse
Trails of Cold Steel III est un RPG d’action au tour par tour dont les phases de combat sont omniprésentes, la plupart du temps lors d’épreuves se déroulant sur le long terme où l’équipe de personnages devra gérer les combats tout au long d’une progression de longue haleine en évitant d’épuiser trop vite ses forces et ses ressources. Sur ce domaine, Trails of Cold Steel III excelle, la disposition mécanique des affrontements, l’ergonomie des commandes et l’efficacité redoutable des animations en font un délice et même les plus aguerris des joueurs de JRPG y trouveront cette fraîcheur nécessaire à tous les jeux s’articulant sur plusieurs dizaines d’heures de combat. La petite nouveauté de cet épisode réside dans la manière dont les différentes actions ont été liées à des touches plutôt qu’à des cases à aller chercher dans les menus, donnant au titre un aspect plus dynamique que ses prédécesseurs. Au-delà de ça, les mécaniques plutôt classiques à l’oeuvre ici n’en sont pas moins percutantes et entre les attaques liées, suivies, spéciales et les combinaisons entre équipiers, il est difficile de s’ennuyer, même après des vingtaines de confrontations, d’autant plus que votre arsenal de coups ne fera qu’augmenter et se diversifier.
Précieuses pierres
Les Quartz, les Orbes EX et tout un tas d’éléments vous permettant de personnaliser vos personnages seront à votre disposition. Il faudra organiser et travailler ces matériaux à un atelier dédié pour en tirer le maximum d’avantages et ainsi affiner autant que vous le pourrez la précision et la réactivité de vos combattants. Il en va bien évidemment de même pour les costumes, très variés, que vous débloquerez tout au long de l’aventure et qui vous donneront l’occasion de customiser l’apparence de votre groupe. On peut noter le nombre pas très “me too” de maillots de bain dont on pourra équiper les personnages féminins.
Saison 3
À l’usage, Trails of Cold Steel III se regarde autant qu’il se joue, de longues séquences sont consacrées au développement des personnages, parfois sur plus d’une heure d’affilée, où vous n’aurez qu’à suivre les interactions comme vous regarderiez votre animé du jour. Par le biais de tranches où le jeu vous laisse libre de vous promener en ville, sur le campus ou ailleurs, vous pourrez (ou non) aller discuter avec les élèves et les autres enseignants, au gré de votre volonté, ou simplement embrayer directement sur la suite de l’histoire. Le titre est extrêmement bavard et ne s’en excuse pas (beaucoup de dialogues sont doublés en anglais, d’ailleurs, et tous les textes sont traduits en français), nous sommes clairement face à un jeu-fleuve, prévu pour être joué sur plus d’une centaine d’heures. Si tant est qu’on se sent aspiré par l’histoire et le rythme particulier du jeu, c’est un plaisir certain que de laisser se dérouler cette riche intrigue, entrecoupée de sections de combats habiles et fracassantes.
Que vous preniez un bain avec un personnage dont vous commencez à tomber amoureux ou que vous arriviez enfin à combiner deux compétences de frappe pour la première fois, que vous arpentiez les couloirs des bâtiments du campus ou que vous explosiez la tronche de trois mechas simultanément, la sensation de participer à une fresque dont l’ampleur narrative dépasse cette simple aventure est très plaisante. On est comme lové au sein d’un univers titanesque et il nous appartient d’épouser les tenants et les aboutissants de ce monde pour y faire respirer notre variation sur la suite de aventures de Rean. Les personnages sont attachants, parfois complexes, toujours touchants et jamais unidimensionnels. Ce portage sur Switch, malgré une teinte un peu fadasse dans la colorimétrie, héritée des autres version du jeu et qu’on aurait aimé voir “reliftée”, tient presque toutes ses promesses, notamment au niveau des performances techniques, faute d’être irréprochable au niveau graphique. Même aux moments les plus chargés des séquences d’action, le titre conserve une tenue de route qui n’est habituellement pas gagnée d’avance sur la portable de Nintendo. Pour le joueur prêt à s’engager sur des dizaines et des dizaines d’heures sur un JRPG solide, profond et humain, Trails of Cold Steel III est un objet qui répondra à quasiment toutes ses attentes.
The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel IV sortira le 27 octobre 2020 sur PlayStation®4. La version Nintendo Switch™ sortira quant à elle en 2021 !