[TEST] Windblown, le nouveau bébé de Motion Twin

Motion Twin est un petit studio de développement de jeux vidéos français. Fondé maintenant il y a plus de 20 ans, ses créations étaient principalement des jeux « web ». C’est en 2017 que le studio va franchir le pas en sortant Dead Cells, un roguelite salué par la critique. Motion Twin remet donc le couvert en cette année 2024 avec Windblown. Le pari est risqué, puisque c’est à nouveau un roguelite. Mais, cette fois, adieu le style pixel-art en 2D puisque le titre fait la part belle à la 3D. Cela suffit-il pour éviter de tomber dans la copie de leur premier jeu ou Windblown a d’autres atouts ? C’est ce que nous allons voir dans le test qui suit.

Jeu : Windblown Genre : Action / Roguelite Studio : Motion Twin Editeur : Motion Twin, Kepler Ghost Date de sortie : 24 Octobre 2024 (early access) Plateformes : PC WindowsPEGI 12 Prix conseillé : 24,99€ Solo / Multi Testé sur : PC (Clé fournie par l’éditeur)
Windblown - Là où tout commence
Début de l’aventure

L’histoire de Windblown nous plonge dans un univers où le joueur doit faire face à la menace imminente du Vortex, un maelström dévastateur qui risque de détruire le village de l’Arche. Nous y incarnons un “Leaper”, ou Voltigeur dans la langue de Molière. Notre héros est capable d’absorber les souvenirs des combattants déchus. Cela lui permet ainsi de se renforcer tout au long de son aventure. Nous ne sommes pas seuls dans cette quête, l’Arche regorgeant de personnages non-joueurs qui ajoutent de la profondeur à l’intrigue. Bien que le récit soit fragmenté, le lore se dévoile au fur et à mesure de nos passages, chacun ayant son propre passé et ses motivations. Ces interactions, bien que parfois succinctes, contribuent à tisser une toile narrative intrigante, incitant les joueurs à s’investir davantage dans l’univers du jeu.

Windblown - Le canon direction le Vortex
Top départ !

Un gameplay nerveux à souhait !

Dans Windblown, le gameplay repose sur un mélange dynamique d’action, d’esquive et de stratégie, mettant en avant des combats intenses et rapides. En effet, si l’on exclut les boss et mini-boss, chaque affrontement sera bouclé en une dizaine de secondes. On se retrouve ainsi, de mon point de vue, avec un savant mélange de Dead Cells pour l’action frénétique et Hadès pour le découpage en îlots plus importants où l’on croise les ennemis.
Le titre étant un roguelite, la mort n’y est pas définitive, bien au contraire : on peut même dire qu’elle est une bénédiction. Elle nous permet de retourner au hub central afin de dépenser les ressources amassées lors de nos précédentes pérégrinations. Nous y débloquons ainsi de nouvelles armes, plus de potions pour se soigner, de nouvelles compétences… Le choix est vaste ! Lors de chacun de vos run, il nous est donc possible de combiner deux armes parmi les onze disponibles, deux objets possédant ayant des cooldowns, trois dons “passifs” ainsi que des boosts de statistiques comme une augmentation de vie, de dégâts, de critiques, de vitesse d’attaque…

Windblown - Choisir c'est renoncer
Un choix stratégique s’impose

Les armes peuvent être au corps à corps ou à distance et ont toutes des capacités supplémentaires : effet de soin, critique au dernier coup, empoisonnement, attaque sautée… Elles ont toutes leur propre pattern d’attaque et si chaque joueur va développer des affinités avec certaines, il faudra surtout se plier aux drops lors de nos tentatives. Une chose est sûre, savoir les maîtriser sera gage de réussite, car les différents ennemis ne s’abordent pas pareil selon les armes en notre possession.
Du côté des objets, ils apportent un surplus de dégâts comme les bombes ou grenades alors que d’autres vont travailler sur la durée comme le cyclone ou bien encore immobiliser les adversaires pendant une poignée de secondes. Cela peut paraître dérisoire au premier abord, mais leur juste utilisation fait souvent économiser de précieux points de vie.
Quant aux passifs, le choix se fera à chaque fois parmi trois propositions. Il n’est possible d’en cumuler que trois (du moins au début) et à nouveau un choix avisé permettra à coup sûr d’aller plus avant dans le vortex : effet de saignement, bonus de dégâts après une esquive réussie ou alors le surpuissant soin après chaque ennemi tué…

Windblown - potion
Votre meilleur allié

Le Dash, arme ultime ?

MAIS (et c’est vraiment un GRAND “mais”), l’arme la plus puissante de votre arsenal est sans doute aucun : l’esquive ! Véritable signature du gameplay de Windblown, le joueur va appuyer sur ce bouton plus que de raison. Tout d’abord, il n’y a pas de cooldown sur cette action et notre avatar étant incapable de courir ou de sauter, l’esquive en sert d’action de remplacement. Nous bondissons donc dans tous les sens pour visiter les îles, monter ou descendre des escarpements. Cela en devient une drogue et le déplacement standard devient littéralement ennuyant. En combat, il en va de même et nous nous retrouvons à bouger dans tous les sens. À tel point qu’au début, il est facile de perdre le fil et se retrouver à chercher notre héros sur l’écran. Ce n’est pas le cas de nos adversaires qui en profiteront pour caler une attaque bien sentie. Une certaine technicité se dégage donc rapidement des combats les rendant plaisants même après plusieurs heures de jeu.

Alter-attaque et cristallisation, des trouvailles fort sympathiques

Si cette proposition de la part des développeurs semble bien aboutie, d’aucuns pourraient dire qu’il n’y a pas vraiment de quoi se démarquer de la concurrence. MAIS (oui ! Un second GRAND “mais”) c’est là qu’interviennent les alter-attaques. Lorsque nous enchainons les coups avec l’une des deux armes afin d’aller au bout de la série de combos, une icône s’affiche. Une pression sur le bouton de notre seconde arme permet de déclencher cette alter-attaque. Cette dernière est spécifique à l’arme utilisée et va offrir un coup puissant ou même un effet supplémentaire. Les possibilités stratégiques de nos onze armes se voient ainsi multipliées et il peut être parfois utile de choisir sa seconde arme uniquement pour profiter de ce coup bonus.
Cette fois-ci, peut-on dire que nous avons fait le tour du gameplay ? MAIS non ! Il reste une dernière pépite dans la manche des développeurs : la cristallisation. S’il ne s’agit plus ou moins que d’un mouvement d’exécution des ennemis, il n’est possible que sur les ennemis non basiques. Il faudra tout d’abord réussir un enchaînement de coups et si la vie a suffisamment baissé, une pression sur la gâchette dans le bon timing permettra de finir notre adversaire. Attention, car si le joueur ne la déclenche pas, ce dernier ne meurt pas et continuera le combat jusqu’à ce que ses PV soient réduits à zéro.
Cette action est primordiale puisque pendant l’animation notre voltigeur est totalement invincible. Son utilisation sur le bon timing nous permet donc de prendre un peu d’air sur des situations tendues lorsque plusieurs adversaires se jettent sur nous en simultané. Autre bénéfice, et non des moindres, cela permet d’augmenter la probabilité d’une récompense bonus une fois la zone nettoyée.

De l’esthétique à la fluidité : que retenir de Windblown ?

Dans Windblown, nous explorons un monde captivant fait d’îles flottantes, chacune débordante de défis, de secrets à découvrir et, surtout, d’ennemis à terrasser. Grâce à la génération procédurale des niveaux, chaque session de jeu nous plonge dans une aventure unique. Bien évidemment, certaines structures vont se répéter, mais on ne se lasse pas d’arpenter le vortex et cette sensation de “déjà-vu” est très limitée.
Dès les premiers instants, l’esthétique de Windblown séduit par sa qualité visuelle. Les îles sont reliées par des petits ilots et des ponts de lumière, offrant un cadre à la fois enchanteur et énigmatique. Le style graphique, qui se démarque par son originalité, assure une excellente lisibilité de l’action, que ce soit lors des combats frénétiques ou dans des moments de calme. Cette attention portée à la clarté renforce l’immersion et permet au joueur de se concentrer sur les combats sans être distraits. L’aspect île flottante est parfois renforcée avec des passages entre deux zones qui jouent sur la verticalité. Il nous arrive ainsi de temps en temps être sur un point culminant avec à l’horizon les zones suivantes apparaissant en contrebas.

Windblown - Lui, il n'a pas l'air sympa
Le premier boss

Enrichissant cette expérience, la bande-son se montre à la hauteur avec des compositions musicales entrainantes se calant parfaitement sur l’ambiance de chaque biome traversé. La synergie entre les éléments visuels et sonores crée ainsi une atmosphère dynamique et élégante. De plus, la cinématique d’ouverture ne gâche rien, bien au contraire. En effet, elle s’inspire des mangas avec un dynamisme saisissant et qui colle parfaitement aux sensations que nous allons retrouver en jeu. C’est clairement un sans-faute de ce côté-là.
Enfin, dans sa version preview, Windblown fonctionne de manière fluide même sur des machines modestes, sans ralentissements majeurs ni bugs notables durant mes heures de jeu (testé en 4K sur une machine âgée de 4 ans). Le jeu est disponible en français, et les dialogues avec les personnages non-joueurs sont bien écrits, ajoutant une dimension intéressante à l’expérience narrative.

Vous avez dit multijoueur ?

Ce test ayant été réalisé principalement sur une version presse (uniquement deux biomes de disponibles et huit sets d’armes) il était compliqué de tester le multijoueur. C’est maintenant chose réparée avec l’early access.
Il est particulièrement aisé de lancer une partie en multi. En effet, il suffit de parler à un des PNJ de l’Arche pour qu’une fenêtre contextuelle s’ouvre avec les différentes parties en attente de joueur. Il est également très facile d’en lancer une et d’attendre que deux autres joueurs nous rejoignent.
Une fois partis ensemble dans le Vortex, les choses sérieuses peuvent commencer. Une chose est certaine : le titre est très bien optimisé. Malgré des dash dans tous les sens, je n’ai pas souffert de lag ou de latence dans mes différents run. Le multijoueur apporte son lot de fun et il est très agréable d’en découdre en compagnie de deux autres Voltigeurs. Les récompenses sont pour tout le monde, donc inutile de rush sans penser aux autres et lors des choix de compétences, il est indiqué ce que nos compagnons prennent. Il est ainsi possible de faire des builds avec des synergies qui faciliteront la progression.
Cet esprit de coopération est accentué avec le partage des potions de soins qui agissent en zone. Il est donc important de mettre en commun cette ressource, d’autant plus que lorsqu’un de nos compagnons tombe sous les coups adverses s’enclenche une “mort subite”. Au moindre coup, et quels que soient nos PV, notre héros passe de vie à trépas. Si les trois Voltigeurs tombent alors c’est retour sur l’Arche. Afin de faire revivre nos compagnons, une seule solution : tuer un certain nombre d’adversaires indiqué par un compteur à l’écran… Je vous laisse imaginer lorsque la mort subite est enclenché lors d’un combat contre un boss !

Windblown - Multijoueur
À plusieurs, c’est encore mieux

Conclusion

Motion Twin était attendu au tournant après le très réussi Dead Cells. Avec Windblown, ils ont su se renouveler avec intelligence tout en restant sur le même type de jeu. Le passage à la 3D est réussi, et le gameplay hyper nerveux grâce au Dash et à l’utilisation de deux armes en simultané. Les mécaniques d’alter-attaque et de cristallisation renforcent ce sentiment d’hyper nervosité sans jamais lasser, même après plusieurs heures passées à arpenter le Vortex.
Et si certains soulignent un contenu bien moindre que leur premier bébé, il faut se rappeler que le titre n’est pour l’instant encore qu’en early access et que les développeurs de chez Motion Twin nous ont prouvé qu’ils étaient à l’écoute de leur communauté et loin d’être avares en ajout de mondes, armes et ennemis.
Quant à la possibilité de se retrouver jusqu’à trois joueurs, c’est un ajout réussi qui permet à Windblown de se démarquer encore un peu plus de ses concurrents et proposer une expérience différente du solo auquel on est habitué dans les roguelite.

[TEST] Windblown, le nouveau bébé de Motion Twin
Histoire
7
Graphismes
8.5
Bande son
8.5
Gameplay
9
Durée de Vie
8
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Les +
Le gameplay particulièrement nerveux et les alter-attaques
Une Direction Artistique travaillée
Le multijoueur jusque 3
En accès anticipé, donc plus de contenu à prévoir au fil du temps !
Les -
Pour l'instant encore assez court
Quelques synergies armes / compétences un peu trop fortes
8.5