Dans le petit monde des jeux de société, il y a un genre qui divise la communauté des joueureuses : le puzzle. S’il est une source d’apaisement et de décoration pour certains, il peut aussi être synonyme d’ennui et de longs après-midi pluvieux. J’étais pour ma part dans la dernière catégorie, aussi ai-je trouvé intéressant de me plonger dans Wilmot Works It Out, car le jeu n’avait qu’une mission : me convaincre.
Des cartons, des carrés, une maison
Sommaire
Wilmot Works it Out est le second jeu de la série Wilmot. Le premier, Wilmot’s Warehouse, sorti en 2019, était un subtil mélange de jeu d’organisation, de puzzle et de rapidité auquel s’ajoutait un mode avec des règles modifiées. Ici, pas de stress, pas de question de rapidité, asseyez-vous confortablement dans votre fauteuil avec un café, un thé, un chocolat chaud ou un cochon de lait à la broche. Wilmot Works it Out est un jeu tranquille, où vous pouvez prendre votre temps. Vous incarnez toujours ce petit carnet souriant qui nous présente désormais sa maison. Inscrit depuis peu à un club de puzzle, vous recevez tous les jours un colis qui vous est livré par Sam, la postière de votre ville. Dans chaque colis, vous obtiendrez un puzzle complet et potentiellement des pièces des puzzles à venir. Terminez un puzzle, accrochez-le au mur à votre convenance et enchaînez sur le suivant. Quand une saison se termine, admirez les puzzles accrochés au mur et disposez-les dans une pièce de la maison. Une fois le hall libéré, une nouvelle saison commence et vous recevez d’autres puzzles. C’est tout, c’est simple, et ça n’a pas besoin de plus.
Éparpillé façon puzzle
Je vous l’ai dit en début d’article, mais les puzzles ce n’est pas forcément mon jeu préféré. Il faut de la place, de la minutie, de la patience et à la fin, on se retrouve avec une horrible image de dauphins violets sur un soleil couchant bleu et rose. On se dépêche de le prendre en photo pour l’envoyer à Tata Catherine « Merci pour le cadeau d’anniversaire, il est super ^^ » et on fout tout ça dans une boîte qui ira au fond d’un placard. Cependant, Wilmot Works It Out a su me charmer et me convaincre. Dès le début, l’aspect minimaliste et mignon du jeu m’a cueilli. Il faut reconnaître que malgré son design absolument couillon, Wilmot a une bonne bouille. Et puis les puzzles ne sont pas ces bouts de carton infâmes qu’on nous sert chez Hasbro depuis des années. Ici ce sont des petites tuiles carrées magnétiques qui s’imbriquent les unes dans les autres, c’est facile, c’est plaisant à l’œil et les images finales sont belles.
Il vous faudra cependant vous organiser. Si au début les colis contiennent des puzzles assez différents les uns des autres et en contiennent deux maximums ; assez vite les envois vont être composés de parties venant de trois ou quatre puzzles différents, et les pièces restantes n’arrivent pas forcément avec le colis d’après. Pour couronner le tout, les motifs commencent à se ressembler et on retrouve l’essence du puzzle. Chaque pièce comporte des formes et des couleurs de plus en plus complexes et la simple reconnaissance de patterns ne nous suffit plus. Vous pensiez avoir affaire à des trompettes suisses ? Bah non, c’étaient des serpents. (Je vous jure que cette phrase est compréhensible une fois qu’on a joué au jeu).
Le beau jeu
Si le jeu paraît en apparence simple, il est pourtant la parfaite représentation de ce qu’est un jeu casual réussi : une boucle de gameplay simple et un design soigné. Ici le sound design prend des tournures si plaisantes à l’oreille qu’on se surprend à parfois jouer à connecter ou déconnecter les pièces entre elles juste pour le plaisir de. On trouve du gros trait cartoon, des couleurs pastel, c’est, à l’instar de Wilmot’s Warehouse, une approche qui sait faire la part belle à la fois à l’élégance et au minimalisme. Prenons un détail, vous pouvez, à l’aide du contrôleur, sélectionner des pièces sur chaque face de Wilmot. Bon, une fois que vous tenez une pièce, vous pourrez l’utiliser pour en pousser d’autres et si vous poussez une pièce qui correspond à la voisine de celle que vous tenez, POUF ça se clipse. Dans un petit « clac » plaisant et les angles se fondant en un plus gros morceau. C’est ce genre de détail, de finition, qui fait que Wilmot Works It Out est autant un jeu de puzzle qu’un petit outil apaisant.
Laissez-vous porter par les outils de personnalisation des pièces, choisissez un papier peint, une couleur et faites des puzzles, accrochez-les comme bon vous semble, choisissez un cadre et admirez la décoration prendre vie petit à petit. Vous pourriez même voir ce que ça fait si vous rangiez tous les tableaux d’insecte dans une même pièce ?
Au fur et à mesure de vos réceptions de colis, vous suivez la vie de Sam la postière. Cette dernière vous raconte la vie de quartier, ce que font les chats de la voisine ou encore en profitera pour vous envoyer un puzzle de ses vacances dans les Alpes. Tout ceci ajoute une petite trame inoffensive à l’ensemble du jeu qui achève de devenir un petit morceau de sérénité qui accompagne merveilleusement l’automne.
Au bout des cinq petites heures que devrait vous occuper le jeu initial commence le mode marathon ! Un mode dans lequel vous devrez le plus rapidement possible terminer les puzzles qui arrivent par vagues, dans un ordre aléatoire. Ici, le titre prend une autre tournure. On retrouve bien plus l’esprit de Wilmot’s Warehouse. Il vous faudra vous organiser si vous voulez parvenir à bout de tous les puzzles sans vous perdre dans les méandres des pièces qui vont envahir votre maison peu à peu. Rassurez-vous, vous pouvez également juste relancer une partie tranquillement ou décider de vous en foutre du score et du chrono.
En conclusion
Si je ne suis toujours pas convaincu que le cadeau de Tata Catherine était bien, j’ai cependant été très vite charmé par Wilmot Works It Out. C’est le jeu du chill, le parfait jeu pour cet automne. On s’enroule dans un plaid, on prend sa manette et on fait des belles images. En oubliant le monde extérieur, froid et pluvieux. Laissez le brouillard pour les joueurs de Silent Hill 2, ici, vous êtes à l’exact inverse. On détend les épaules, on relâche les sourcils, on décolle la langue du palais, grande inspiration et pffffoooouuuu. On fait des puzzles.