Vernal Edge nous met dans la peau de la jeune Vernal au moment où elle passe par-dessus le bastingage d’un navire volant au-dessus de la région de Haricot. Après avoir repris connaissance, elle fait la rencontre d’un Android, anciennement humain. Celui-ci se propose de l’accompagner dans la recherche de ses souvenirs. En effet, elle ne se souvient plus de grand-chose, si ce n’est qu’elle ne rêve que d’une seule chose : retrouver Asphodel, son père et… l’occire sans autre forme de procès. Pourquoi en est-elle arrivée là ? Et bien, il faudra se lancer dans l’aventure si vous désirez en apprendre plus sur son histoire personnelle ! Nos deux protagonistes vont ainsi se lancer à la découverte des différentes îles flottantes dans le ciel de Haricot dans l’espoir de compléter les souvenirs oubliés de Vernal et d’accomplir sa quête de justice.
Vernal Edge, le retour du Metroidvania
Sommaire
Vernal Edge est vendu comme un Metroidvania et, dès les premiers instants, les codes de ce type de jeu sont bien présents : de l’exploration d’environnements conséquents, une bonne dose de plateformes avec des zones cachées, des compétences qui permettent de pousser de plus en plus loin la découverte de nouvelles zones au fil du temps, une juste dose de casse-têtes et énigmes et enfin des combats contre des ennemis disséminés dans les niveaux.
Si les mouvements de Vernal nous semblent tout d’abord assez lourds, on comprend vite que c’est volontaire. En effet, le but est qu’elle retrouve progressivement sa mémoire et toutes ses facultés. Le champ des possibles s’agrandit ainsi à chaque fois. Nous pouvons donc pousser l’exploration plus avant dans le niveau actuel, ou alors retourner dans les anciennes îles afin d’accéder à de nouvelles zones.
Attention ça va couper !
Afin de ne pas proposer une énième itération d’un Metroidvania, les développeurs d’Hello Penguin Team ont donc décidé de proposer un gameplay qui met en avant les talents d’épéiste de Vernal. S’il est donc possible de croiser la route de divers ennemis dans les niveaux, ce ne sera en général que du menu fretin. Les vraies joutes prendront tout le temps place dans des aires fermées par des barrières qui apparaîtront le temps d’occire les méchants. Bien souvent, il y aura même plusieurs vagues avec, bien évidemment, une difficulté allant croissante.
Fort heureusement, Vernal est une vraie virtuose avec une épée dans les mains. Elle peut enchaîner les coups et les combos comme personne, horizontalement comme verticalement. Ses adversaires peuvent voler ? Ce n’est pas un souci pour elle puisqu’elle peut déchainer son courroux également dans les airs. Et en cas de coup dur, la demoiselle a plus d’un tour dans son sac. Une pression sur la gâchette droite lance une esquive salvatrice alors que celle de gauche permet de déclencher un blocage. Et, si ce dernier est réussi, cela nous donne un avantage pour rosser l’ennemi dont la tentative a échoué.
Un gameplay à la carte
Vous pensez que la proposition est déjà bien généreuse ? Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Plus nous allons avancer dans l’aventure, plus les compétences de Vernal vont s’accroître avec le retour de sa mémoire. Symbolisées par des collectibles à dénicher, certaines sont activées automatiquement et multiplient les choix tactiques et d’autres sont à activer. Ces dernières vont utiliser plus ou moins de place dans la mémoire de notre demoiselle selon leur puissance. Il y en a des dizaines, et pour en profiter, il faudra donc trouver des emplacements de mémoire supplémentaires. En plus de ses talents à l’épée, elle possède une barre de Mana qui lui permet de lancer quelques sorts. Une fois épuisée, elle se remplit automatiquement. C’est un moyen subtil d’empêcher le spam et de ne s’en servir qu’en tant qu’aide au combat.
Notre héroïne possède une barre de vie qui se verra réduite à chaque coup reçu. Et croyez-moi, autant elle en distribue à tout-va, autant elle en reçoit sa part ! Pour la remplir, il suffit de passer sur un point de sauvegarde. Ces derniers sont nombreux et intelligemment placés donc pas d’inquiétude sur ce point. Facile me direz-vous donc ? Et bien, rappelez-vous que les affrontements prennent place dans des arènes fermées. Il devient ainsi plus compliqué d’en profiter. Encore une fois, les compétences de Vernal sont là pour ça puisqu’il existe une méthode alternative lors des combats.
Elle peut ainsi lancer une version spectrale de son épée qui va marquer un ennemi. Il est ensuite possible de lancer une attaque qui va envoyer automatiquement notre personnage rouer de coup la cible. Particulièrement puissante, cette attaque a l’avantage de redonner des PV. Idéal ? Oui et non, car lors de son déplacement, elle est particulièrement exposée et ne peut ni esquiver, ni parer ! Un mauvais timing et la sanction est immédiate et douloureuse. Et comme les développeurs sont particulièrement retors, cette attaque utilise une jauge de compétence dédiée. Celle-ci ne se remplit que grâce à des combos normaux.
On a terminé ? Non, non, toujours pas… Les ennemis ont une armure symbolisée par un ou plusieurs points bleus sous leur barre de PV. En laissant le bouton d’attaque appuyé, Vernal s’entoure d’une aura rose. Elle permet de lancer une charge qui supprime une de ces pastilles. Quand toute l’armure est brisée, l’adversaire est envoyé au tapis pendant quelques précieuses secondes. C’est le moment de se déchainer et d’infliger un maximum de dégâts.
Je pourrais également vous parler de la barre d’ultime et de dizaines d’autres petites techniques… Mais je crois que vous avez déjà un bel aperçu des possibilités stratégiques qui nous sont offertes !
Il faut donc garder un œil sur toutes ces informations et varier notre manière de combattre en fonction des ennemis à l’écran. Cela donne des joutes intenses avec des ennemis rarement solitaires face à nous. Il sera nécessaire de connaître leurs réactions et leur panel d’attaques afin de s’adapter. Vernal n’est pas très solide et elle mordra la poussière au bout de 3 à 4 coups encaissés, voire moins contre les boss.
Ces derniers sont par ailleurs assez retors et nécessiteront plusieurs tentatives avant de comprendre leur fonctionnement et réussir à les battre. Tout est généralement question de timing et il ne faudra pas hésiter à puiser dans toutes les techniques apprises pour s’en défaire. Une petite pensée pour certains boss optionnels qui m’auront demandé plusieurs dizaines de tentatives avant de leur faire mordre la poussière (“Sen” si tu me lis…)
Vous avez dit mode 7 ?
Graphiquement, le titre d’Hello Penguin Team fait la part belle au pixel art et rend hommage à la période 16-bits. Les environnements sont variés et plutôt bien détaillés. Chaque île possède sa propre ambiance et ses particularités. La lassitude ne s’installe donc jamais avec un plaisir à chaque fois renouvelé à chaque atterrissage. Les arrières plans paraissent parfois un peu vides, mais respectent ainsi les codes de l’époque et n’entravent pas la lisibilité de l’action à l’écran. Idem pour les différents protagonistes du jeu qui ont tous leur propre style, tout comme les PNJ dont on croisera la route. Ce ne sont pas de simples copier-coller. Les ennemis sont également assez variés sans être trop nombreux. Si à la fin de l’aventure, on aurait aimé en voir de nouveaux, nous sommes sur un juste équilibre entre trop de variété et pas assez.
Le passage d’une île à l’autre se fait à l’aide d’un navire volant. Cette phase rappelle les débuts de la 3D et, à part faire un appel du pied envers notre fibre nostalgique, aurait pu être avantageusement remplacée par une carte en 2D. D’autant plus que généralement, on s’y déplace avec le radar en plein écran afin d’arriver à destination sans tourner en rond. Un dernier point un peu en retrait : la direction artistique de ce que j’appellerais ici “l’autre monde” (dans le but de ne pas dévoiler d’éléments scénaristiques). Si cela colle à l’histoire, elle aurait gagné à être un peu plus aboutie à l’image du reste du titre.
Quant à la bande son, sans être particulièrement incroyable, elle fait le boulot et nous accompagne comme il faut. La musique jouée lors des affrontements contre les boss est un peu répétitive, mais difficile de vraiment savoir si c’est elle, ou le nombre de tentatives ratées qui joue le plus…
Pour clore la partie technique, le jeu est aussi agréable en mode portable que docké même si je conseille l’utilisation d’un gamepad. En effet, je trouve le stick des JoyCon parfois un peu trop imprécis. À noter tout de même qu’à la fin d’une de mes sessions en mode portable, le jeu a souffert de mini freezes. Ces derniers étaient particulièrement gênants puisque Vernal Edge mise beaucoup sur les timings, que ce soit en exploration ou en combat. Le lendemain, tout était rentré dans l’ordre.
Conclusion
Hello Pingouin Team nous offre avec Vernal Edge une vision intéressante du Metroidvania. Si la phase d’exploration reste très traditionnelle avec l’obligation de retourner dans les précédentes zones une fois certaines compétences acquises, les phases de combats sont particulièrement bien travaillées. Vernal est une virtuose à l’épée et il est possible de customiser son style de combat à volonté grâce aux nombreuses techniques déverrouillables. Le challenge est particulièrement relevé et plaira aux amateurs du genre (surtout pour les boss optionnels). Quant à l’histoire, les bribes d’informations sont amenées avec talent et au bon moment pour relancer notre intérêt tout au long de la petite quinzaine d’heures nécessaires pour en faire le tour. Complétionistes et speedrunner y trouveront également leur bonheur vu le nombre d’items cachés et les possibilités de rush de l’aventure.