Développé et édité par Stray Fawn studio, le jeu a eu droit à une sortie en accès anticipé remarquée le 14 septembre 2022 : ce monstre est beaucoup trop mignon et ce concept est beaucoup trop génial. Petit tour de ce city-builder plutôt classique et accessible, mais original dans son approche du post-apocalypse…
THE WANDERING VILLAGE
Sommaire
Dans un monde ravagé par un champignon toxique qui contamine l’air et la terre, vous êtes une poignée de survivants qui cherchent un lieu sûr où poser leurs haillons… Vous rencontrez en chemin Onbu, un hexopède errant gigantesque, grand comme une falaise, sur lequel poussent prairies et forêts toujours fertiles. Vous serez – relativement – en sécurité sur son dos et son pas de géant vous emmènera au bout du monde…
Insistons sur cette sécurité relative, qui fait tout le sel du jeu : les biomes que vous traverserez impliquent des risques et des avantages différents. Par exemple, le désert mettra vos ressources en eau et en nourriture à rude épreuve, le risque de croiser une tornade est plus élevé, ainsi que des sables brûlants qui peuvent blesser Onbu à ses grosses patounes, mais au moins l’air n’y est pas toxique. Vous pouvez également évoluer dans un environnement de jungle ou de montagne, qui présentent leurs propres avantages et inconvénients. Alors, choisissez : la peste ou le choléra ?
En effet, vous n’êtes pas tout à fait impuissant·e quant à votre itinéraire : si votre relation avec Onbu vous le permet, vous pourrez choisir quelle direction prendre et ainsi décider quelles ressources vous devez ménager ou souhaitez exploiter : ainsi la tomate et le maïs ne poussent pas dans le même biome… et ne nécessitent pas non plus les même ressources en eau.
JE N’AI PAS VU LE DOUTE…
Votre relation avec Onbu est donc un aspect décisif du jeu. Vous ne la négligerez pas longtemps quand vous allez traverser votre première tornade et devoir reconstruire la moitié de votre pitoyable village… Alors que vous auriez pu l’éviter en le faisant courir ou s’arrêter au moment opportun !
Il y a deux façons de traiter Onbu : à la schlague ou à la caresse. S’il vous fait confiance, il fera vraiment tout ce que vous lui demandez… mais vous devrez exclure de votre économie certaines ressources qui ne s’obtiennent qu’en l’exploitant férocement.
Vous pourriez donc céder à la mesquinerie est décider de prélever vos ressources à même son corps… D’une : il n’aime pas ça et ça entame sa confiance en vous et de deux : ça attaque dangereusement sa santé. Vous pouvez bien sûr le soigner, le ménager… mais ce sera au prix de précieuses ressources.
Et si vous n’y parvenez pas, alors vous serez confronté·e à la première façon de perdre la partie : la mort d’Onbu. Ce qui est déchirant. Vous êtes une mauvaise personne, je préfère ne pas vous connaitre.
Bien entendu, vous pouvez choisir une approche alternative, mi-schlague, mi-caresse, ce qui s’avère encore plus délicat, puisque vous aurez un mal de chien à faire obéir Onbu. Et là, c’est le début des ennuis.
VIENT LE TEMPS DES REGRETS…
Si vous avez mal géré votre économie et/ou votre relation avec Onbu, vous allez comprendre votre douleur. Il y a un seuil d’emmerdes qu’il vaut mieux ne pas dépasser, d’où vous ne pouvez pas revenir : l’empoisonnement généralisé, qui décime population et ressources agricoles. Une tornade par-dessus tout ça et votre petite colonie ambulante se transforme en ruine zombie qui n’en finit plus de s’éteindre.
Vous jonglez avec la main-d’œuvre, les différentes productions, vous acceptez de nouveaux villageois, vous croisez les doigts mais rien ne peut vous sortir de cette impasse…
Très vite il n’y a plus personne pour nourrir Onbu, plus de ressources pour le soigner et encore une fois il meurt, vous êtes une personne à laquelle on ne peut pas se fier, je préfère ne pas vous connaitre.
LE VOYAGE OU LA DESTINATION ?
Dans cette version anticipée du jeu, il n’y a pas vraiment de fin : vous n’arriverez jamais nulle part. Mais il y a tout de même une forme d’achèvement, sous la forme d’un monument que le jeu vous décerne au centième jour, qui varie selon les choix que vous avez faits. Vous pourrez continuer de jouer, ensuite, indéfiniment.
Dans le cas où vous vous attacheriez la confiance de votre monture et que vous développiez sainement une économie robuste, alors vous serez confronté·e à un autre problème : la place. Le dos d’Onbu n’est pas extensible, vous imaginez bien, et le trophée qui consiste à atteindre une population de 500 villageois me laisse songeuse… Après 17h de jeu, en ayant ramassé tous les voyageurs que je pouvais, je totalisais un peu moins de 300 villageois et je ne savais plus où les mettre, ni comment les occuper.
Il faut préciser que votre population ne s’accroit pas rapidement : vos villageois et villageoises ne se reproduisent pas, il faut les ramasser sur le bord de la route ou aller les chercher dans des colonies plus ou moins lointaines, et ce sera toujours par poignées de quelques individus, 4 ou 5 à tout casser.
THE WANDERING VILLAGE : WORK IN PROGRESS
The Wandering Village est aujourd’hui disponible en accès anticipé et nous avons tout lieu de penser qu’il sera encore meilleur dans sa version finale.
La feuille de route des développeurs donne follement envie avec de nouveaux biomes, à savoir des ruines, ainsi qu’un environnement aquatique ! Nous y trouvons également la promesse de nouveaux bâtiments (donc probablement de nouvelles ressources) ainsi qu’un arbre de technologie plus fourni et des interactions supplémentaires avec Onbu… Il sera également possible de pratiquer le commerce avec des marchands itinérants ou d’apprivoiser des oiseaux pour aider vos équipes d’éclaireurs…
Le jeu sera bientôt porté sur Xbox, compatible avec le Steamdeck et les dévs travaillent encore à l’amélioration de l’IA, à une UI plus lisible et à un meilleur équilibrage des niveaux de difficulté.
CONCLUSION
The Wandering Village n’est pas un jeu de gestion très pointu et sera à la portée de toustes celleux qui seront séduit·es par son concept, tout en vous fournissant un niveau de challenge et une durée de vie très honorable. Vous vous attacherez à Onbu (si votre cœur est placé au bon endroit dans votre poitrine, à gauche). Les musiques sont agréables, tout comme les graphismes doux et dépaysants… Vous n’avez jamais fait ce voyage, tentez-le !
Cette version anticipée du jeu souffre toutefois de ses limitations intrinsèques : votre petite cité restera une petite cité. Une fois que vous aurez atteint l’équilibre économique et les bords de la “map”, le gameplay se révèle cruellement répétitif. Ce city-builder atypique doit encore grandir jusqu’à son plein potentiel mais les échos de son développement laissent présager le meilleur ! Nous serons là à sa sortie !
Retrouvez ci-dessous ma vidéo d’analyse du jeu sur Let’s Frag !