Dévoilé en tant que Project Eve lors du Playstation show case de 2021, le jeu d’action développé par les coréens de Shift Up a été plus tard renommé Stellar Blade. Lors de son annonce, plus que son gameplay, c’est le physique de son héroïne qui avait le plus fait polémique, jugée trop sexualisée. Mais ce serait réducteur de s’arrêter sur cet aspect-là, car derrière, il y a toute une aventure à vivre. Stellar Blade, un jeu aussi tranchant que sexy.
Stellar Blade, le dernier espoir de l’humanité
Sommaire
Eve est une combattante envoyée sur Terre par la Matri-Arche pour sauver l’humanité de leur plus grande menace : les Naytibas, et plus précisément, le Naytiba ancestral. Ces monstres sortis de vos pires cauchemars ont mené l’humanité proche de leur extinction, si bien que dans ce futur funeste, il ne reste qu’une poignée de survivants regroupés dans la ville de Xion.
Mais dès son arrivée sur terre, rien ne se passe comme prévu. L’escadron d’Eve se retrouve en déroute, elle est attaquée par un Naytiba alpha et sauvée in extremis par un humain survivant, Adam, alors que sa coéquipière Tachy se sacrifie pour la protéger. Pour mener à bien sa mission, Eve viendra en aide aux survivants de Xion tout en combattant les Naytibas se dressant sur son passage.
Des mécaniques connues, mais cosmiquement efficace
Stellar Blade est un jeu qui pique des mécaniques à différentes références du genre pour proposer sa vision du jeu d’action. Dès les premières minutes, on peut par exemple ressentir des ressemblances avec NieR : Automata. D’autres sections empruntent les codes des survival-horror. Et surtout, les combats vous feront parfois penser à des créations From Software.
Des combats dynamiques qui demandent de la réactivité
Eve combat à l’épée avec des combos sortant naturellement en alternant la touche carré et triangle. Là où le jeu se veut plus exigeant, c’est sur la tournure des combats. On se base sur un code couleur pour connaître les actions des ennemis.
Le halo bleu vous demandera de faire un rapide “rond + haut” pour réaliser une éclipse et passer instantanément derrière l’assaillant en lui infligeant des dégâts. L’orange, c’est une attaque imparable qu’il vaut mieux esquiver. Le violet, il faut “rond + bas” rapidement pour une répulsion.
Ce n’est pas tout, à force de faire des blocages parfaits, vous affaiblissez les défenses adverses et une fois sonné, Eve déclenchera un châtiment, une attaque souvent mortelle, sauf face aux boss.
Il faut ensuite parler de la jauge Bêta. Celle-ci sert à lancer les attaques bêta, des attaques spéciales. Et enfin le bouclier d’Eve qui, une fois brisé, vous mettra dans une situation vraiment compliquée, avec risque élevé d’y laisser la vie au moindre coup.
L’arsenal d’Eve se complètera durant l’aventure et on vous laisse découvrir les différentes joyeusetés qui s’ajoutent aux attaques bêta, le tout étant géré par différents arbres de compétence.
Explorez un monde en ruine
Stellar Blade propose différents environnements. Il y en a certains plutôt cloisonnés, des niveaux plus dirigistes où les portions de scénario sont correctement segmentées. À tous les coins de rue, vous trouvez des fragments de mémoire d’anciens combattants, des mots de passe permettant d’ouvrir des coffres, ou encore des noyaux permettant d’augmenter la vie max ou la jauge bêta max.
Le problème, c’est d’intégrer tout cela dans les mondes semi-ouverts. Lorsqu’on arrive dans cette partie de l’aventure, le soft souffre d’un sacré manque de rythme, la faute à une carte peuplée de monstres, mais qui donne un sentiment de vide malgré tout. Le jeu aurait finalement gagné à conserver ses segments “couloirs”, plus dirigistes, mais bien mieux maîtrisés.
Ce monde semi-ouvert, c’est également la porte ouverte aux redondances telles que les quêtes FedEx. Et il y en a beaucoup, même si certaines sont scénarisées. Les puzzles qui viennent casser la routine ne représentent aucune difficulté. Et franchement, pousser une caisse sur plusieurs mètres, c’est vraiment bateau en 2024. On pourra aussi reprocher certains problèmes comme les coffres bloqués par des quêtes. Je me promène, je tombe sur un coffre de tenue, impossible de l’ouvrir, car il sera ouvrable plus tard. Frustrant à souhait.
Heureusement, l’exploration demeure plaisante grâce aux nombreuses musiques chantées qui s’intensifient dès qu’un combat a lieu.
Renforcez Eve et son arsenal pour venir à bout de toute menace
J’ai déjà évoqué les arbres de compétence ainsi que les noyaux de santé et noyaux bêta. La personnalisation d’Eve ne s’arrête pourtant pas là. Pendant la majorité de l’aventure, Eve dispose d’un espace pour équiper un exospine, une pièce d’équipement améliorable et boostant ses capacités en orientant son gameplay. Corps à corps ou distance, exospine d’esquive ou de critique. Le choix est large. Il y a ensuite jusqu’à quatre modules à équiper en complément des exospines. À vous d’adapter tout ce petit monde en fonction de vos préférences.
Même si c’est la fin du monde, le look compte
Ah les cosmétiques, le meilleur moyen de jouer avec le look qu’on préfère. Vous aurez de nombreux choix parmi les boucles d’oreille, lunettes, coiffures et tenues pour Eve. L’avantage : c’est totalement de la cosmétique, aucun bonus ne les accompagne donc vous pouvez jouer comme vous le sentez. Non pardon, il y a bien le Skin suit, la tenue qui porte bien son nom et qui donne l’impression d’avoir une Eve dans sa tenue d’Eve, mais avec un malus majeur : plus de bouclier disponible ! Idéal pour les fans de défi. On saluera la grande variété de tenues proposées, allant de certaines très (trop) sexy à d’autres très fashion.
Le new game +, un mode qui prolonge l’expérience intelligemment
Je tenais à terminer ce test en évoquant le New game + de Stellar Blade. La majorité du temps, un NG+ permet de refaire l’aventure avec son niveau au max, dans une difficulté plus élevée, etc. Ici, vous accédez à des nœuds supplémentaires de l’arbre de compétence. Sincèrement, les boss fondent en mode normal donc autant privilégier le mode difficile qui se débloque à la fin du jeu.
Également, la vie et la jauge bêta max peuvent dépasser les limites fixées lors de la première partie. Enfin, de nouvelles tenues sont à débloquer, même s’il s’agit cette fois-ci de variantes de couleur de costumes existants.
Malgré tout, le NG+ reste nécessaire si vous désirez obtenir tous les trophées, sachant qu’il faut faire les trois fins possibles.
Stellar Blade, un projet de r[EVE] ?
Sans déborder d’originalité, avec un scénario un peu attendu, Stellar Blade réussit à offrir une expérience plaisante avec une vraie identité. J’ai adoré les affrontements qui demandent réactivité et vigilance. Les ennemis quant à eux ont un design vraiment top, monstrueux à souhait. Certains parlent de la difficulté. Certes, il faut savoir parer et réagir, mais Stellar Blade reste plus facile qu’un Soul. Les patterns des boss sont simples à identifier, il suffit de trouver le bon timing. En mode normal, vous les aurez au bout de quelques essais, si ce n’est du premier coup.
Côté design, le soft est beau, sublimé par des musiques chantées et par une Eve particulièrement stylée. Pour sortir de la polémique, il est agréable de constater que le soft n’abuse pas sur des angles de caméra douteux : l’héroïne a une jolie esthétique, mais ce n’est pas aussi forcé ou provocateur que ce que pourrait être Bayonetta par exemple.
Tout ce que le jeu fait, il le fait bien, excepté pour les niveaux semi-ouverts qui à mon sens cassent le rythme de l’aventure. Heureusement, de nombreux points de téléportation sont présents pour faciliter les déplacements.
Les trente heures passées pour terminer une première fois le jeu avec la totalité des quêtes annexes sont passées d’un coup, avec une vraie satisfaction depuis le début jusqu’à la fin. Un jeu dont je n’attendais rien, et que j’ai malgré tout adoré dans ses qualités tout en ayant conscience de ses imperfections.