Neva est une aventure contemplative développée par Nomada Studio, les parents de Gris. On y incarne Alba, une jeune guerrière, aux côtés de sa compagnonne, la louve Neva. Durant l’histoire, nous les suivons au fil des saisons alors qu’ils combattent une engeance destructrice, corrompant la nature et les animaux.
Neva, un voyage en quatre saisons
Sommaire
Le jeu débute par une séquence animée, une des multiples animations qui viendront illustrer les moments forts durant la partie. La nature est belle, le soleil réchauffe les longues étendues verdoyantes. Et puis on voit un oiseau défaillir, puis tomber. Un oiseau, ensuite plusieurs qui s’échouent autour d’Alba, Neva et sa mère, une grande louve à corne. Au loin, un nuage noir s’avance vers eux. Hostile, menaçant. Un combat s’ensuit durant lequel Alba combat de toutes ses forces. Hélas, la mère louve succombe aux assauts, ne restent plus qu’Alba et Neva.
Et puis c’est le début du premier chapitre qui se déroule en été. Alba est seule en forêt avec Neva. Cette petite boule de poil ne demande qu’à découvrir le monde. Elle est curieuse, renifle les coins de natures luxuriantes, court après les papillons. Bref, la beauté de l’innocence. Par cette première séquence, on découvre le gameplay minimaliste du jeu. On saute de plateforme en plateforme, on appelle Neva pour qu’elle vienne à nous. La petite louve nous obéit et ne tarde jamais à se rapprocher. Jusqu’à ce qu’une menace apparaisse.
De longs bras surgissent du sol et bloquent le passage. Alba est une guerrière qui manie l’épée hardiment, et c’est sans difficulté qu’elle en vient à bout. Ces bras, ce ne sont que les premiers obstacles qu’Alba et Neva vont croiser au fil des saisons. Alors que la corruption s’étend toujours plus profondément dans la terre, les deux héroïnes seront les seules à faire rempart pour le salut de la nature.
Un duo redoutable et complémentaire
Neva se veut contemplatif. Cela se ressent dans ses plans, mais aussi dans son gameplay. À l’image de la production précédente, le jeu ne déborde pas d’UI intempestives. Il y a juste l’essentiel, à savoir l’image. Effectivement, en combat, on verra la vie d’Alba, symbolisée par trois étoiles en bas de l’écran, et c’est tout ce dont on a besoin pour comprendre l’action. La guerrière dispose donc d’un combo à l’épée, une esquive et un double saut. Simple efficace. Si elle perd de la vie, chaque coup la soignera d’un sixième de sa vie. Comprenez par là que six coups seront ainsi nécessaires pour récupérer une étoile entière de vie. Neva se montrera également utile. Alors certes, pas dès son plus jeune âge où elle sera plus à protéger. Mais dès le chapitre 2, l’automne, la louve aura grandi et sera déjà capable de saisir les ennemis dans sa gueule pour les immobiliser. Cette compagne ne sera pas de trop, car Alba se retrouve souvent entourée. Il faut donc savoir gérer les assauts qui arrivent de la part des différents ennemis.
Même si j’admets avoir eu plusieurs game over durant ma partie, la difficulté en mode normal est largement surmontable. On est à des années lumières de Souls ou autres productions compliquées du genre. Ici, il faut savoir lire des patterns de boss plutôt simples, mais qui nécessitent une esquive au bon moment. C’est un jeu définitivement accessible, d’autant plus qu’il dispose d’un mode histoire qui rend les choses encore plus faciles.
La création d’une œuvre d’art
Maintenant, il va falloir parler de l’esthétique de la création de Nomada Studio. Les décors dessinés à la main sont à tomber. Dès les premières secondes, on est fasciné par ce qui se passe à l’écran. Le jeu favorise la contemplation et cela se sent. En dehors des moments de conflit, le joueur se perd dans des paysages plus beaux les uns que les autres. Tous sauf pour une des saisons que j’ai un peu moins apprécié par son visuel. Néanmoins, on salue la prouesse, la justesse de la réalisation. Les décors ont de la profondeur. D’ailleurs, la caméra dézoome souvent et Alba se retrouve assez petite dans un monde qui s’étend autour d’elle. Ces moments sont à la fois splendides et perdent parfois en lisibilité sur un grand écran, mais je chipote, sincèrement. Parce qu’aux côtés de l’image, il y a la musique. Une musique qui illustre le propos. Tantôt paisible, tantôt inquiétante, tantôt guerrière. Le son et l’image se complètent et on n’a plus qu’à se laisser porter par l’expérience.
Une aventure qui touche trop vite à sa fin
Le vrai point noir à ce tableau surréaliste, c’est vraiment la durée de vie. Neva se termine en 4h grand maximum. Le titre est aussi beau qu’éphémère et ce ne sont pas les quelques collectibles à récupérer dans les différents chapitres qui vont doubler le temps de jeu. On aurait apprécié plus. Et en même temps, si un court récit suffit, pourquoi l’étendre inutilement.
I will Neva forget you
Neva fait partie de ces jeux qu’on n’attend pas, mais qui nous marquent étonnamment. Le gameplay est minimimaliste, le temps de jeu est court. Mais chaque seconde passée auprès d’Alba et Neva est un régal. D’ailleurs, je suis fan de la louve et j’ai fait des screenshots un peu trop souvent. Ça va faire plein de jolis fonds d’écran. Poétique à souhait, Nomada Studio nous délivre un récit touchant et prouve une nouvelle fois qu’ils savent y faire en création d’expérience narrative et artistique. Alors certes, on peut lui reprocher un côté dirigiste et trop simpliste. Malgré tout, je l’ai personnellement vécu comme une expérience marquante que je ne peux que recommander.