Lost Records: Bloom and Rage est enfin là, la nouvelle aventure narrative de Don’t Nod fait enfin surface après son annonce au début de l’été 2024. Le studio de Montréal promet un cadeau aux fans de Don’t Nod de la première heure, dont je fais partie. Alors, aussi poignant que Life Is Strange premier du nom ? Mon avis sur la première partie sortie ce 18 février 2025.
Lost Records: Bloom & Rage, back to 90’s
Sommaire
Nous incarnons Swann à l’âge de 16 ans. Une ado mal dans sa peau qui n’a pas d’ami·es. Elle a beaucoup de mal à sociabiliser. Ayant déjà essuyé quelques moqueries, elle se protège. Elle préfère regarder des films et lire des livres d’horreur, parcourir les sentiers de la forêt seule. Et prendre son caméscope pour immortaliser tout ce qui l’émerveille dans la nature.
Elle rencontre rapidement 3 filles qui deviendront ses meilleures amies lors d’un été inoubliable pour bien des raisons. Nora, Kat et Autumn lui feront vivre des moments chaleureux qui lui permettront de reprendre un peu confiance en elle et arrêter de se dénigrer.
On y est dans la nostalgie
J’étais un peu plus jeune que les protagonistes en 1995, mais c’est une période qui me parle fortement. La télé cathodique, le caméscope, le magnétoscope, le simili-Tamagochi, le baladeur CD. La vieille console qui ressemble à une Nintendo, tout est là pour qu’on se sente vraiment dans une ambiance 90’s. Tout est concentré en seulement 2 pièces et pourtant le job est fait. La chambre de Swann ressemble à beaucoup de chambres de pré-ados et d’ados de cette époque.
Le studio de Montréal arrive à nous transmettre une ambiance, un ressenti, des souvenirs avec peu de moyens. Et ce n’est pas la seule chose que Don’t Nod réussi à faire. Certains personnages sont invisibles. J’entends par là, qu’ils sont cités, on parle d’eux, on les entend parler, mais on ne les voit jamais. Ils existent uniquement pour que nous comprenions les sentiments des personnages (relations parents-enfants) et les situations. Cela peut paraître troublant, mais je trouve que c’est plutôt bien fait.
Ces situations permettent une introduction plus rapide à l’action qui va suivre. Là où on pourrait avoir un peu plus de lenteur dans des jeux narratifs pour poser l’ambiance, le studio les coupe carrément, et pourtant, on comprend tout. Et je pense que c’est ce qui m’a permis d’enchainer les 8h sur la première partie sans prendre de pause parce que j’avais marre de jouer. Et je peux vous dire que les jeux qui me tiennent en haleine pendant 8h sans me faire lâcher la manette sont très rares maintenant.
Les personnages
La rencontre avec les autres filles va tout chambouler chez elle. Elle va être amenée à avoir plus confiance en elle et en ses capacités grâce au rôle majeur qu’elle va jouer dans le groupe. Les liens se tissent naturellement.
Une amitié sans faille et des petits crush pour l’une et l’autre se développent tout au long de cette première partie. Mais n’oublions pas que nous sommes en 1995, où l’homophobie, la grossophobie ou d’autres injures étaient encore plus présentes.
Autant le caractère de Swann et de Nora se démarquent clairement, autant celui de Autumn et Kate demandera de leur parler plus longuement pour en apprendre plus sur elles.
Peu de jeux nous permettent de voir des personnages évoluer physiquement des années après. La recherche des personnages et leur physique est une très grande réussite. Même des années après, on reconnait facilement les protagonistes et le fait que le jeu ne dévoile pas tout d’un coup, garde aussi beaucoup de part de mystère. Vous remarquerez très vite que la partie 2022 se passe en vue à la première personne, tandis que l’adolescence de 1995 se passe en vue à la troisième personne. Donc, on voit clairement à quoi ressemble Swann adolescente, mais une fois adulte, vous ne verrez même pas son reflet. Il y a forcément une raison à cela, rien n’est laissé au hasard chez Don’t Nod et j’ai très hâte de connaitre le pourquoi.
Une très bonne dynamique entre deux époques
Les découvertes de jeux sont toujours un peu longue, il faut apprivoiser l’environnement et jouer avec les accessoires que les devs nous ont mis entre les mains. Ici le caméscope.
Lorsqu’on le tient en main, la vue à la troisième personne devient une vue à la première personne. On découvre très vite que le regard à travers le prisme de la caméra n’est pas le même et apportera un angle différent et nécessaire pour la suite de l’histoire. Mais revenons au rythme.
Et vice versa
Le rythme évolue au même rythme que l’histoire, je m’explique. Les passages d’une époque à l’autre deviennent plus rapides et plus récurrents et suivent les événements de l’histoire. Au point que parfois les conversations semblent s’entremêler où les actions passées (qui pour nous sont au présent puisque nous les jouons) sont commentées en direct. Ce qui donne parfois une double conversation, heureusement très courte, parce qu’avec les choix de dialogues en plus, ça commence à être compliqué de tout suivre.
Mais ce sont aussi ces choix qui font que, on ne s’ennuie pas et on veut savoir la suite. Le choix de passer sur 2 plus longues parties au lieu de plusieurs épisodes fonctionne très bien. On aurait pu croire à une lourdeur, mais non, la mécanique de jeu prend le dessus.
POV mon caméscope
La caméra joue un rôle majeur dans Lost Records. Non seulement elle vous permet d’avoir un point de vue original par rapport à la réalité. Mais en plus elle vous sert de lien et d’avoir un rôle important dans ce groupe. La caméra permet à Swann de se cacher, par rapport à son côté très introverti, mais elle lui permet aussi de se révéler et de mettre en avant ses talents de réalisatrices. or
Parfois, vous n’aurez d’autre choix que de regarder à travers la caméra pour voir des éléments invisibles autrement. C’est un peu le cinquième personnage qui permet aussi à l’histoire d’avancer.
Le studio a aussi prévu que vous puissiez jouer comme vous le souhaitiez avec, puisque vous pouvez réaliser vos propres films sur des thématiques très variées.
Il va sans dire que les devs ont sûrement voulu laisser un hommage au Projet Blair Witch qui fait écho souvent dans le jeu.
Graphismes et musiques
Les musiques offrent encore une dimension unique au jeu. Certains titres grunges ressemblent plus au caractère de Nora, ou ce qu’elle veut bien laisser transparaitre, tandis que d’autres titres plus doux et léger, se laisse parfaitement écouter dans le cocon de la forêt. Elles sont présentes tout au long du jeu. Le groupe essai de faire de la musique, où vous pourrez agir une fois, pas assez long, mais j’ai adoré le faire. Jusqu’à trouver sa chanson phare, See You In Hell jouée ici par Nora Kelly Band.
À la fin de l’épisode, les musiques se lient à une émotion soudaine et un cliffhanger pour nous transporter tout doucement vers les crédits.
Elles m’ont autant transportées que dans le premier Life Is Strange. Autant douces qui apportent de la légèreté et du calme, que profondes. J’ai trouvé quelques musiques présentes dans le jeu et en ai fait une playlist.
Lost Records: Bloom & Rage, première partie Bloom
Offrant des mécaniques de jeu sympathiques et originales, le studio revient avec une licence qui promet d’être bien riche avec un univers bien à elle. Des personnages attachants, où on se projette complètement dans le groupe, des musiques encore géniales à découvrir.
Lost Records fait beaucoup avec un angle assez minimaliste, mais qui va à l’essentiel. Vous verrez peu de personnages qui ne sont pas importants pour le déroulé de l’histoire, ils sont là pour poser un décor. La seconde et dernière partie Rage sortira le 15 avril. Je pense que cette partie aura la même durée de vie pour amener le jeu entier à moins d’une vingtaine d’heures de jeu en trainant un peu pour explorer. Rendez-vous en avril pour le test de cette partie.