Flintlock : The Siege of Dawn a débarqué sur PC et consoles le 18 juillet 2024. Disponible dans le Game Pass, cet action-RPG va peut-être bien se hisser à la hauteur de vos attentes…
IL Y A QUELQUE CHOSE DE POURRI DANS LE ROYAUME DE KIAN
Sommaire
Vous êtes Nour, une sapeuse de la Coalition qui mène une guerre courageuse contre le Mal. Bon, rien d’extraordinaire côté narration, encore un RPG qui veut boucher des failles qui vomissent des trucs malsains. Ici, des morts-vivants et quelques dieux irascibles qui se répandent dans le royaume de Kian et menacent la cité d’Aurore.
A priori, son combat est peine perdue : les premiers sont nombreux, les seconds sont magiques, gigantesques et puissants. Sans compter qu’ils sont aidés dans leur œuvre de destruction par certains clans humains qui voient bien l’intérêt qu’il y a à se battre du côté des puissances farouches.
Oui, mais vous êtes Nour : vous avez un mental en acier trempé, une hache faite dans le même bois et la fougue de vos 20 ans. Vous venez de vous faire laminer par un dieu-sphinx à 2,5 têtes après avoir ouvert une brèche dans les défenses ennemies et vous avez perdu de vue votre équipe de combattants que vous aimez comme votre propre famille… Autant dire que votre détermination à en découdre vient de monter de quelques crans.
Vous partez donc à leur recherche. Sur votre chemin vous rencontrez Enki. Un dieu lui aussi mais pour une raison que vous ignorez encore, ce mignon petit transfuge traître à sa race a décidé de vous aider, mettant à votre disposition sa puissance magique. Ce sera donc votre familier dans votre quête de vengeance.
UN SOUL-LITE PLUS LUDIQUE QUE DIFFICILE
Un personnage polyvalent
Flintlock : The Siege of Dawn accorde un intérêt tout particulier à ses mécaniques de combat. Vous possédez 4 armes : une hache pour le corps à corps, un pistolet pour la défense à moyenne distance, un mousquet pour le tir long de précision et Enki pour la magie. Si votre arbre de compétence va vous encourager à miser davantage sur l’une de ces pratiques, en réalité il n’est pas dans votre intérêt de vous spécialiser.
Le jeu réclame une polyvalence totale : vous rechargez votre pistolet en réussissant vos attaques au corps-à-corps, Enki n’est pas disponible à l’infini et les recharges de votre mousquet sont très limitées. Vous devrez donc maitriser toutes les techniques pour vous en sortir.
Parades et esquives sont également de la partie, avec un supplément d’âme : Nour est une gentlewoman cabrioleuse. En utilisant le pouvoir de la poudre, elle commet des sauts et esquives « explosives » qui rendent ses déplacements et sa défense fluides et voltigeantes.
Des combats intenses
Flintlock : The Siege of Dawn se veut plus accessible que ces aînés de référence, tout en offrant une technicité suffisante pour vous apporter joie et satisfaction.
Nour ne possède pas une grande variété d’attaques. Vous pourrez bien charger quelques coups pour les rendre plus puissants, mais ici pas de combo de mélée complexes : il s’agira plutôt de combiner l’usage de vos différentes armes pour résoudre vos rencontres ennemies. Les parades et esquives donnent lieu à des cut-scenes plutôt stylées. Vous comprendrez rapidement que vous ne pourrez pas avancer en martelant bêtement le bouton B de la manette en fonçant dans le tas. Il faut aligner les coups critiques et pour cela alterner judicieusement les différentes techniques.
Les combats nécessitent donc un peu de réflexion et une mémoire musculaire bien vivace, sans verser non plus dans la difficulté d’un Elden Ring. Le verrouillage des ennemis manque quelque peu de réactivité et leur hit-box est parfois troublante, mais on n’est pas non plus sur du travail d’orfèvre en matière de tabassage, respirez.
Le système de réputation
Plus vous tabassez d’ennemis, plus vos attaques sont classes et plus vous accumulez des points de réputation. Votre jauge de vie est plutôt riquiqui et le but du jeu, c’est clairement d’éviter de prendre des coups, ce qui ramènerait votre multiplicateur de points à 0. Et si vous passez de vie à trépas, vous perdez tout.
Le jeu vous ramène alors au dernier point de sauvegarde, à savoir le début du chapitre, un feu de camp ou une magnétite où vous avez pu vous reposer et recharger vos batteries. Il vous faudra reprendre toute la section de jeu, jusqu’à retrouver au sol votre honneur perdu et vos points de réputation durement gagnés.
Vous croiserez également, avant certains combats, des petits sanctuaires qui vous aideront à maximiser votre multiplicateur. Les points de réputation gagnés sont à a fois la monnaie du jeu et le moyen d’augmenter vos compétences.
Enki, dieu mignon
Le petit renard aux reflets pétrole qui vous accompagne est clairement l’atout cœur de Flintlock : The Siege of Dawn ! Il est beaucoup trop mignon, on est d’accord, mais surtout il ajoute au gameplay son côté pétillant. Il apporte de l’aérien à vos déplacements en vous aidant à franchir des distances importantes au-dessus du vide grâce à des portails magiques.
Il s’occupe de vos ennemis à distance, les envoûte, les maudit, les affaiblit. Il possède son propre arbre de talents et vous pourrez donc agrémenter son gameplay de nouvelles compétences tout au long de votre partie. Certaines de ses attaques instillent doucement la mort dans les veines de vos adversaires, les mettant à votre merci un court instant. Il possède également une attaque d’annihilation bien pratique, à garder de côté pour terrasser les plus gros ennemis après un long couloir de combats qui aura laminé vos propres ressources.
COMMERCE, CRAFT ET COMPÉTENCES
En effet le royaume de Kian grouille de saloperies : adonnez-vous à l’exploration ! Pour le rendre plus accueillant et prospère, vous devrez libérer les différents hameaux qui sont passés sous la coupe de la junte ennemie. Une fois que vous aurez fait mordre la poussière au chef de clan, les habitants reviendront, le soleil brillera et les petits oiseaux chanteront à nouveau sur ces riants paysages.
Là, vous pourrez vous livrer aux joies du commerce à la taverne du coin pour améliorer vos équipements ou jouer au Sebo. Vous rencontrerez également alliés et artisans qui vous proposeront, en échange de quelques matériaux glanés dans le monde (fer, bois, soufre) d’améliorer les armes que vous possédez. J’ai adoré l’idée que mon inventaire ne soit pas une usine à gaz… Flintlock : The Siege of Dawn c’est aussi un gameplay qui ne verse pas dans la surenchère et la sensation d’infinité.
Réfléchissez bien, toutefois, à l’usage que vous ferez de vos précieux points de réputation, puisqu’ils doivent également vous servir à progresser dans l’arbre de compétences. Celui-ci possède trois branches :
- l’acier, c’est-à-dire le corps-à-corps, donc les différentes techniques que vous pourrez utiliser avec votre hache,
la poudre pour développer vos stratégies avec pistolets et mousquets mais également certains déplacements « explosifs »,
la magie, qui vous permettra de rendre Enki plus mortel au combat.
KIAN, PETIT ROYAUME DE CARACTÈRE
Flintlock : The Siege of Dawn vous ouvre les portes d’un monde ouvert et gracieux, aux biomes variés. Il offre quelques vues bien léchées et une ambiance cohérente. Rien de très original à vrai dire, mais tout de même furieusement esthétique et bien exécuté. Sa 3D pèche un peu sur l’animation des PNJ (expressions faciales notamment) mais si vous avez une bonne config sur PC, vous profiterez à plein des charmes colorés et fantasques de son univers.
Le jeu accuse toutefois quelques lourdeurs sur console et vous n’échapperez pas, dans tous les cas, à des temps de chargement assez nombreux et conséquents.
Vous aurez l’occasion de traverser en long et en large des contrées semi-ouvertes, au gré de vos quêtes que vous suivrez à l’envie, grâce aux voyages rapides entre magnétites et feux de camp. Il y a des tas de pécores dans le besoin au royaume de Kian !
FLINTLOCK : THE SIEGE OF DAWN : UN JEU WOKE ?
Évidemment, vous ne pourrez pas apprécier les charmes de Flintlock : The Siege of Dawn s’il est trop difficile pour vous de jouer un personnage féminin, noir de surcroît. Et ça me rendrait tellement triste pour vous (emoji très choqué et déçu).
Si c’est au-dessus de vos forces d’obéir à une cheffe de guerre et de vous mettre en route pour sauver votre bien-aimé, on ne peut plus rien faire pour vous. À part déclarer le décès de votre ego si vraiment ça vous fait trop mal ? Nous, on continuera de bien s’amuser sur des jeux woke, inclusifs et respectueux de leurs joueureuses.
À moins que vous ne le trouviez trop facile ? Ses combats de boss frustrants ? Ça, je peux le comprendre, mais ça veut peut-être juste dire que vous vous êtes trompé de jeu ? C’est une bonne chose que l’industrie du jeu vidéo élargisse son accessibilité, parce qu’on a toustes le droit au bonheur, hein. Et puis, arrêtez de vous la péter un peu : non, il n’est pas TROP facile. Ce serait au contraire une excellente porte d’entrée vers des jeux plus exigeants pour celleux qui, comme moi, n’aiment pas plus que ça perfectionner sa roulade-contre-attaque au poil de cul près pendant des heures. Le gameplay est instinctif, nerveux et satisfaisant.
CONCLUSION
Flintlock : The Siege of Dawn, c’est l’enfant TDAH d’un Souls-papa poule et d’un Final Fantasy-maman calme. Il est ludique, exigeant mais pas méchant, joliment troussé, avec un petit je-ne-sais-quoi qui le rend très attachant. Vous le traverserez en une grosse dizaine d’heures en droite ligne, le double si vous décidez de le cent-pour-center. Il offre 3 niveaux de difficulté, dont un mode histoire qui fera rager les rageux, bien sûr (emoji content), et si vous avez envie d’en baver, vous pouvez !
Le jeu n’est certes pas follement original, ni dans sa narration ni dans son gameplay. Mais ce qu’il fait il le fait plutôt bien et il trouve le moyen de se distinguer dans la masse de ses propres références. Vous aurez grand plaisir à vous balader dans cet enfer paradisiaque et onirique, en compagnie d’un renard volant, en cassant des gencives au détour de chaque chemin. Il se prend en main sans trop de peine, son tuto est progressif et son ambiance familière et confortable. Prenez le flow !