Brok est un ancien boxeur reconverti en détective privé de bas étage. Il vit avec Graff, le fils de sa femme décédée, dans un bidonville futuriste. Alors que les factures s’accumulent, un flic nommé Sin va l’appeler afin de lui proposer une enquête un peu spéciale. Même si Brok a de sérieux doutes quant aux dires de son client, l’appât du gain va l’amener à accepter ce travail. Mais le reptile est encore loin d’imaginer jusqu’où va le mener cette mission.
Brok The InvestiGator, un concept qui frappe fort
Sommaire
Vous en avez marre des portages et autres suites à n’en plus finir ? Vous cherchez un jeu au concept novateur ? Alors Brok the investiGator est fait pour vous.
Comme son créateur, Fabrice Breton, aime à le dire, son soft est un Punch’N click. Comprenez, un mélange de Point’N click et de combats dans le style de ceux des Beat’em up des années 80/ 90. Un mix qui peut paraître surprenant à première vue, mais qui s’avère être d’une efficacité diabolique.
Jouabilité impeccable et enquêtes explosives
Autant commencer par le commencement, Brok the InvestiGator est d’une jouabilité exemplaire. Que ce soit en mode aventure ou action, notre crocodile (ou alligator, même lui avoue ne pas savoir ce qu’il est réellement) réagit au quart de tour grâce à des combinaisons de touches bien pensées. Lors de vos investigations, par exemple, une simple pression du bouton Y vous permet de voir tous les objets avec lesquels vous pouvez interagir (sauf les publicités cachées dont nous vous parlerons plus tard). Un petit plus, assez classique désormais dans le monde du Point’N click, mais qui permet de ne jamais rater un item important. De même, pour apporter un peu plus de punch au jeu, il suffit d’appuyer sur X pour passer de l’enquête au mode combat.
Qui dit détective, dit interrogatoire. Là aussi, simplicité et efficacité font loi. Lorsque vous cliquez sur un personnage, l’écran bascule sur les bustes des protagonistes et une liste de sujets apparait. Il vous suffit alors de choisir l’ordre dans lequel vous voulez “cuisiner” vos suspects. Rien de neuf, donc… À première vue seulement puisqu’encore une fois, un appuie sur Y et hop, les échanges sont éclipsés. Une astuce qui ne fonctionne que sur les dialogues déjà vus, ainsi, vous pouvez pousser les sujets jusqu’au bout sans risquer de relire (ou écouter) plusieurs fois les mêmes paroles. Un petit plus qui s’avère vite indispensable.
Outre les dialogues classiques, à chaque fin de chapitre, vous pourrez briller en faisant une démonstration de vos talents de détective. En effet, vous devrez prouver que tel ou tel personnage est coupable. Dans cette phase, tous les indices accumulés durant le chapitre apparaitront dans des cases. À vous alors d’en relier deux matchant entre eux afin de faire avancer votre argumentaire. Une fois la barre de progression complète, vous ferez tomber votre suspect et, accessoirement, vous pourrez vous la péter un peu. Seulement attention, si vous avez manqué des indices, il vous sera difficile, voire impossible de terminer votre démonstration. Dans Brok the InvestiGator, absolument tout peut s’avérer être important. Une phrase à priori banale, lâchée par un personnage en milieu de partie, est, par exemple, capitale pour confondre en fin de jeu la personne à l’origine de la machination diabolique qui pèse sur la ville.
Pour en finir avec le gameplay, de multiples casse-têtes viendront rendre l’aventure un peu plus ardue. Des énigmes plutôt bien pensées puisque plus les joueurs avancent, plus elles deviennent compliquées à résoudre. Un compliment qui ne s’applique pas aux combats qui sont terriblement mal équilibrés. En facile, ils sont trop simples (et vous aurez la possibilité de les passer), par contre, dans les deux autres modes de difficulté, chaque affrontement est un enfer tant les ennemis sont puissants. Et cela, même si vous pouvez à tout moment vous entrainer de façon virtuelle afin de faire progresser Brok. À chaque palier gagné, vous pourrez choisir d’augmenter la force, la santé ou les attaques spéciales du croco.
Discworld x 1984 x Blade Runner x Fables de La Fontaine
Passons maintenant au scénario de Brok the InvestiGator. Dans un premier temps l’histoire parait assez simple, voire même déjà vue. Mais plus l’intrigue se met en place plus celle-ci dévoile son réel potentiel. Un mélange de Discworld (pour le côté humour décalé), de 1984 de George Orwell (pour la nation épiée, parquée par caste et privée de toute liberté) et de Blade Runner pour les droïdes. Là aussi, Fabrice Breton, joue clairement sur le mélange des genres et, encore une fois, marque l’essai sans peine. Une fois commencé, il est impossible de lâcher le jeu tant le scénario est accrocheur. De plus, pas moins de onze fins sont possibles, plus une scène post-générique, si vous parvenez à rassembler toutes les pubs dispersées (et surtout bien cachées). Celles-ci vous serviront aussi à réclamer des indices lorsque vous serez coincé dans le jeu. Pour en finir avec le déroulement du jeu, sachez qu’à chaque instant vous pourrez choisir entre réfléchir ou cogner. Bien entendu, selon l’option choisie, l’intrigue va changer et la fin avec elle.
Pour finir, les ambiances, visuelle et sonore, de Brok the investiGator sont très “cartoonesques”. Un style volontairement décalé par rapport au sérieux de l’intrique afin de la dédramatiser un peu. Il en est de même pour les protagonistes, le fait d’avoir choisi des animaux donne un rendu Fables de La Fontaine qui permet de faire passer certains messages sans en avoir l’air.
BROK The InvestiGator change la donne ?
De nos jours, peu de jeux peuvent se vanter d’être novateurs. C’est pourtant le cas de Brok the investiGator. Un soft à l’histoire prenante et au gameplay surprenant qui amène les joueurs dans un terrain inconnu. La prise en main est simple et intuitive et les casse-têtes ardus juste ce qu’il faut pour se creuser la tête sans se la prendre. L’idée que chaque décision prise influe directement sur le déroulement du jeu apporte un réel plus. De plus, avec onze fins différentes, la durée de vie du jeu est conséquente. Seul bémol, des combats mal équilibrés (mais c’est vraiment pour trouver quelque chose à mettre dans les moins). Vous l’aurez compris, Brok the InvestiGator n’est peut-être pas le jeu de la décennie, mais il fait largement le job, d’où notre note de cinq étoiles. Que mettre d’autre à un jeu qui propose quelque chose de neuf et de bien présenté ?