Vous le savez sans doute, mais côté écologie et petits soucis de la Nature, c’est pas jojo en ce moment. L’été que nous venons de passer fut cauchemardesque pour beaucoup, les ressources sont rares et il va falloir commencer à improviser de nouvelles techniques pour rendre nos dernières années vivables et agréables. Quoi de mieux pour échapper à la crise d’angoisse permanente que ces pensées nous affligent, que de se réfugier à l’ombre, les yeux vissés sur un petit monde virtuel qui ne demande qu’à être exploré, exploité, réinventé et sauvé, à défaut de pouvoir sauver le nôtre ? Séchez vos larmes et suivez-moi, je vous emmène dans le monde calme et méditatif de Before We Leave.
Before We Leave, explorer sans exterminer
Sommaire
Développé par Balancing Monkey Games, un petit studio Néo-Zélandais et édité par Team17 qu’on ne présente plus, Before We Leave est un mélange étonnant des genres. Au vu de l’aspect, je pensais au départ me retrouver devant un 4X classique. Pour ceux qui l’ignoreraient, 4X signifie un jeu donc le gameplay s’articule autour de quatre mécanique : eXploration, eXploitation, eXpansion, eXtermination.
Pensez à la série des Civilization, Age of Wonders ou encore Sins of a Solar Empire; tous ces jeux qui vont vous demander d’explorer la carte et de faire progresser votre peuple tout en le défendant contre des hordes barbares au début, puis des factions et des nations entières afin de régner en tant que seul maître du monde. Aussi en posant mes premières routes sur les petites cases hexagonales, je pensais à chaque instant qu’un groupe de guerriers sanguinaires viendrait tout piétiner mes champs et mes scieries, et que je n’aurai pas le loisir de découvrir tranquillement ce petit monde adorable. Sauf que nous ne sommes pas ici dans un 4X, nous sommes dans un 3X. On explore, on exploite, on étend son petit peuple rigolo mais on ne tue pas. Personne ne tue, il n’y a pas d’ennemis.
Vers l’infini…
Basiquement, vos Bonzommes (c’est le nom des bébous que vous allez faire grandir) sortent d’abris sous Terre après un cataclysme inconnu; et sentent pour la première fois la caresse du soleil, le chant du vent, et l’étendue de possibilités qu’offre cette curieuse planète dont ils parcourent désormais la surface. Vous allez alors devoir construire des maisons, des routes, de quoi les nourrir, les vêtir, de quoi exploiter les ressources environnantes, puis avec ces ressources vous allez construire de plus gros bâtiments et puis à un moment vous allez sacrément manquer de place.
Sautant alors à bord de vos vaisseaux, vous allez coloniser les autres îles. Armé de votre savoir, vous allez découvrir diverses technologies de l’ère pré-apocalyptique qui vous rapporteront des points de compétences vous permettant d’avancer dans l’arbre des technologiques classique de ce style de jeu. Ces progressions technologiques vous permettront une civilisation plus florissante encore d’île en île. Et puis boum, vous vous rendez compte que vous avez fait le tour. Alors maintenant, où on va ? Indice : le logo du jeu est une petite fusée qui décolle. BRAVO, on file dans l’espace, coloniser plus de planète, faire grandir le système solaire et rencontrer des choses étranges que nous ne dévoilerons pas ici.
Du yoga, avec des tuiles
Si cette dernière description semble être un crescendo menant à la folie des grandeurs, c’est sans compter sur l’ambiance prégnante dans ce jeu : son rythme est le vôtre. Il n’y a aucune obligation de rapidité, aucun impératif si ce n’est de garder heureux vos habitants; le jeu se laisse découvrir sans pression et vous laisse apprendre de vos erreurs de placement. Sans réel objectif une fois sorti du tuto, à vous de découvrir tout ce que cet univers a à offrir.
Prenez votre temps, il vaudra toujours mieux une colonie que vous bichonnez et que vous développez à son paroxysme et qui servira de support aux suivantes que de maigres petits campements ça et là. Bien sûr, il faudra jongler entre une exploitation des ressources et une préservation de celles-ci afin de garder un équilibre. Au fond c’est ça Before We Leave, une sorte de yoga tranquille sur une planète tuilée. Le passage du PC à la Nintendo Switch tient plutôt bien le choc, et même si ce genre de jeu sera toujours plus appréciable à la souris, force est de constater que le travail apporté à l’ergonomie rend la maniabilité très plaisante sur la petite hybride
Conclusion
Avec son ambiance oscillant entre des mécaniques habituelles de 4X auxquelles sont soustraits les ennemis, un gamefeel s’apparentant presque à du city builder façon Townscaper et un calme très reposant, Before We Leave est le parfait compagnon pour qui veut développer une civilisation tranquillement dans son canapé, sans trop se prendre la tête ou rager. Sa scission en îles permet aussi de se faire des petites sessions façon pause café et c’est sans doute pour ça que sa sortie sur Nintendo Switch semblait une évidence. Un très bon jeu pour oublier tous ses soucis et se vider la tête ; et en ce moment qu’est-ce que ça fait du bien !