Baladins

Baladins, le JDR que vous aurez le temps de finir

L’ADN de Seed by Seed, c’est le multi. Après Pile Up ! en 2021, les membres de ce studio en coopérative se remettent au travail via une campagne Kickstater avec Baladins, un jeu aux allures de JDR façon board game, avec une proposition ludique joyeuse et rafraichissante. Baladins c’est un JDR, oui, mais qui prend environs 2 minutes à installer, qui propose des runs d’une heure, avec des dragons mais sans malédiction bien dark ou autres hécatombes de gobelins. On a testé pour vous la démo de ce jeu annoncé pour cette année.

Jeu : Baladins Genre : JDR Studio : Seed by Seed Editeur : Armor Games Studios Date de sortie : prévue en 2024 Plateformes : PC Windows /Mac PEGI 7 Prix conseillé : démo gratuite solo Testé sur : PC (Clé fournie par l’éditeur)
Baladins : la ville de Mouliac
Bienvenue à Mouliac, Baladins !

Plus je vieillis plus j’apprécie les jeux gentils. Franchement, le monde est assez dur dehors, non ? Et si en plus on m’annonce que je peux arrêter de me prendre la tête, je signe tout de suite.

J’ai organisé par le passé des séances de jeux de rôle pour une tablée d’ami·es, c’était cool, mais c’était long. Long à préparer, long à jouer. On a toustes une campagne en souffrance depuis 2016, dans des contrées gigantesques et un milliard, au bas mot, de PNJ au background tellement élaboré qu’on se dit qu’on devrait écrire un livre dessus.

Mais ça, c’était avant. Avant Baladins et quelques autres jeux qui sortent en ce moment et se proposent de nous faire vivre ce genre d’expérience, sans les inconvénients.

Ici, pas d’archer, pas de mage ou de brute munie d’une masse : vous êtes de gentils intermittents du spectacle – avant on disait « baladins ». Feudartifiste, cuistot, barde, luxomancienne ou acrobate, votre toute première quête et votre raison de vivre, c’est de divertir le bon peuple de Mouliac et ses environs. Un festival de la paix doit se tenir prochainement sur la place du village et on a besoin de vous.

Votre personnage muni·e de quelques caractéristiques est immédiatement prêt·e pour l’aventure. Une petite aventure tout d’abord – livrer des caisses – qui va bien vite tourner à la folle aventure : fini l’insouciance, le dragon Coulobre s’invite à la fête, aspirant items, temps et personnages dans un vortex de rétropédalage.

Le temps repart de zéro, nouvelle run, nouveau départ. Pour rétablir la paix dans cette vaste démocratie auto-gérée, vous devrez aller à la rencontre de ses habitants, proposer votre aide, collecter des objets, découvrir les secrets qui se cachent dans les petits coins et parfois juste enlever un caillou dans votre chaussure après plusieurs kilomètres de marche.

UN GAMEPLAY SIMPLE ET MALIN

1 boucle, 1 run

Ce fonctionnement en run successives, qui devrait vous prendre environ une heure chacune, c’est une riche idée. À chaque fois, il sera possible de choisir de nouveaux personnages jouables, de revenir sur les lieux de la run précédente pour voir ce que cet évènement a changé, ou choisir de faire avancer l’histoire en enquêtant plus avant, dans une autre zone de jeu.

Chaque « boucle » débloque ainsi de nouvelles quêtes, de nouvelles histoires.

Baladins : journal de quêtes
Les quêtes

À ce stade du développement, la démo ne nous permet pas de dire combien de boucles seront nécessaires pour terminer une campagne complète, mais on peut déjà se faire une idée de la richesse d’un tel scénario, qui fera de chaque partie une partie unique et offre au jeu une bonne rejouabilité.

Un jeu au tour par tour

Les personnages jouent chacun leur tour au cours d’une « semaine » (chaque boucle en contient six). Ils peuvent alors se déplacer en fonction d’un nombre donné de Points de Voyage, ou bien dialoguer avec les habitants et améliorer leurs compétences pour cette run en échange de Points d’Action, eux aussi limités à chaque tour. Chaque run peut se suffire à elle-même : si vous vous débrouillez bien, vous pouvez parfaitement boucler toutes les quêtes disponibles pour cette run. C’est plus facile si vous connaissez déjà cette boucle, ou si vous êtes plusieurs à jouer. C’est réalisable en solo mais tout de même plus long et compliqué puisque vos déplacements sont limités.

Coopérez Baladins !

Baladins fait la part belle à la coopération : tout ce que vous entreprendrez ensemble sera plus simple à réussir. Rejoindre un·e autre personnage coûte ainsi moins de points de voyage que de faire seul·e le même déplacement, vous pouvez vous échanger des objets et cumuler vos points de compétences pour réussir un jet de dés.

En parlant de dés, la part de hasard est assez marginale : elle est bien présente mais pas vraiment un obstacle non plus puisqu’on peut résoudre le même problème de différentes manières, vous vous retrouverez ainsi rarement bloqué·es suite à un jet raté. Il est toujours possible d’améliorer sa compétence et de revenir au tour suivant mieux préparé·e, ou accompagné·e d’un·e partenaire mieux pourvu·e.

Baladins : compétences
Dans chaque ville, améliorer vos compétences

Le jeu en multi se fait en ligne, chacun joue à son tour et vous assistez aux actions de vos partenaires sur votre écran. Lancez donc Discord et éparpillez-vous, rassemblez-vous, aidez-vous ou enquiquinez-vous, tous les chemins mènent à la réussite. À noter d’ailleurs qu’une campagne lancée à 4 peut se continuer à 3, à 2, en solo, avec d’autres ami·es que celleux invité·es initialement etc.

UN MONDE DOUX ET PROSPÈRE

Baladins vous fait évoluer sur un plateau en 3D, avec des petits personnages en forme de stickers à la Mario Paper, une des inspirations du jeu. Le style graphique est hyper attrayant et mignon. On a l’impression de se déplacer de jetons en jetons sur un décor en carton, coloré et lisible. C’est simple et efficace !

L’ambiance est chill, les histoires brèves, concises, les PNJ marrants et finement brossés en quelques traits, le tout formant un univers cohérent et douillet. Baladins, c’est lumineux et réconfortant.

La musique et l’ambiance sonore sont signés Anize Amestoy et José Pavli qui achèvent de faire vivre ce petit monde de paix à l’humour léger, un monde de champignons-bouchons où les lutins vivent dans des chopes de bière.

La narration est simple et tout aussi efficace que l’aspect visuel du jeu : chaque situation est brossée en quelques lignes, sans fioritures, sans tonnes de lore mais avec des références qui suffisent à planter une ambiance en un seul coup d’œil. Toutes les infos nécessaires sont présentes dans un journal de quête incroyablement fonctionnel, vous n’êtes jamais submergé·e, vous savez toujours quoi faire. Et si vous ne savez pas eh bien… allez simplement là où vous n’êtes pas encore allé !

Baladins s’affranchit aussi des clichés sur le genre, sur l’amour ou l’usage de la violence : ici on résout ses problèmes sans choix moraux, en faisant preuve de créativité !

CONCLUSION : BALADINS, LE JEU QUI FAIT DU BIEN

Cette démo de Baladins vous offre un bel aperçu de ses promesses. Malgré quelques bugs dans les menus rencontrés à l’occasion (évitez de tripoter l’écran quand ce n’est pas votre tour pour le moment). L’ambiance est réussie et le gameplay intéressant, offrant une belle dynamique de jeu, en solo ou à plusieurs. Baladins, pour moi, ça a été comme enfiler une paire de charentaises préalablement réchauffée au coin du feu. Il n’a peut-être pas l’envergure d’une campagne en Terre du Milieu, vous ne risquerez pas votre vie à chaque détour de forêt, vous ne craindrez pas le game over, mais il vous offrira une petite parenthèse chaleureuse, inventive et colorée, bien pensée et bien exécutée.